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29 janvier 2009 4 29 /01 /janvier /2009 17:52

 

Alors qu’en Europe la récession sévit, que , particulièrement en France, on  en appelle à la solidarité européenne, faut il maintenant susciter un débat de cette nature sur un sujet à bien des égards tabou ?

 

Hé bien oui !

 

Parce que l’Europe qui a été construite  avec l’aveuglement ou  la démission de nos dirigeants a largement contribué aux « trente  piteuses », ces années de crise larvée depuis le premier choc pétrolier .

 

Parce que les élections européennes de 2009, doivent être l’occasion d’un débat véritable sur ce qu’est devenue l’Europe et sur ce que les Français souhaitent.

 

Qu’en est il ?

 

L’Europe des Monnet, Adenauer,  De Gaulle , devait être d’abord celle de la réconciliation de la France et de l’Allemagne sur la base d’intérêts partagés , d’ambitions communes, d’équilibres et de solidarités respectées.

 

Les intérêts étaient un continent pacifié, une alliance face à la menace soviétique,  une coopération économique  autour du charbon et de l’acier d’abord, puis d’un Marché Commun.

 

L’ ambition était celle d’une Europe assurant la prospérité et faisant  entendre sa voix face aux grandes puissances.La force économique de l’Allemagne et la dissuasion nucléaire de la France s’équilibraient et se complétaient au yeux du monde.

 

Les solidarités, issues d’un  partenariat privilégié, se construiraient dans le développement des échanges culturels,  le soutien indéfectible de la France face à l’Est, l’animation conjointe du projet européen.

 

Or l’Europe s’élargissant à tous vents, la France allant de renoncements en erreurs , l’ambition initiale s’est effacée au profit d’une zone de libre échange ouverte à tous les appétits, que le plus puissant économiquement, c’est à dire l’Allemagne, a naturellement façonnée  suivant ses intérêts.

 

1) Naissance d’une zone euro-mark :  la croissance européenne garrottée

 

Alors que l’Europe et les Etats-Unis appliquaient les mêmes politiques expansionnistes lors de la récession qui suivit le premier choc pétrolier de 1973, leurs pratiques divergèrent à partir des années 1980.

Les Etats-Unis continuèrent de recourir aux relances pour sortir des récessions : budgétaire lors de la récession de 1982 et monétaire au début des années 1990.

A l’inverse, les politiques des pays du SME devinrent restrictives, car il s’agissait  d’assurer la « convergence » des économies pour construire l’ unité monétaire autour d’une future devise dans laquelle les monnaies fortes, dominées par le Deutsche Mark, auraient la part belle.

 

- monnaies « fortes » : Deutsche Mark 32,68%, Florin Néerlandais 10,21%, Franc Belge 8,71%

- monnaies « faibles » : Franc Français 20,79%, Livre anglaise 11,17%, Lire italienne 7,21%, Peseta 4,24%

 

L’euro aussi fort que le Mark , entendait on en Allemagne !!

 

Compte tenu de cela , l’ évolution au sein du SME  s’est traduite par des politiques monétaires calquées sur celle de l’ Allemagne et un ancrage de plus en plus fort des monnaies nationales au  mark.

 

C’est pourquoi on peut parler de zone euro-mark  puisque la monnaie  a été depuis,  et est  encore , gérée de fait suivant les  intérêts de l’Allemagne  avec de  fâcheuses conséquences pour la croissance  de la France.

 

C’est , par exemple ,dans la première moitié des années 1980, que le chômage de masse fit son apparition passant d’un peu moins de 6% de la population active à la veille du second choc  pétrolier à près de 11%.

 

Le graphique suivant illustre qu’à partir de 1982 , l’écart de croissance entre les principaux pays du SME et les autres grands pays de l’OCDE est devenu important et durable

 

 La politique monétaire  restrictive suivie fut et reste évidemment  une des principales causes de cette anémie européenne.

 

Les taux d’intérêts  sont passés en moyenne de moins de 2% en 1980-81 à 4-6% de 1982 à 1989 pour atteindre près de 8% en 1992 à la veille de la récession de 1993

Dans le reste de l’OCDE, ils étaient de 4-6% jusqu’en 1985, puis ils ont décliné pour se stabiliser autour des 2% et moins en 1991.

 

Plus significatif encore  ,on aperçoit  sur ce graphique que , tandis que les Etats Unis à partir de 1989 – 1990 baissaient leurs taux pour relancer l’économie,  l’Allemagne et la France augmentaient les leurs !.

 

Pourtant l’inflation en Europe n’était pas moins sous contrôle qu’aux USA.

De fait la croissance économique fut  clairement garrottée dans cette  zone euro mark !

 

Plus grave, la divergence entre l’Europe du SME en 1989 – 1990 et les Etats Unis  eut  pour principale cause un événement politique majeur , la  réunification de l ‘Allemagne , et  parallèlement l’aveuglement de la France.

 

 

2) L’Europe  a payé la réunification de l’Allemagne

 

Après  l’effondrement du mur de Berlin le 9 Novembre 1989 , la réunification de l’Allemagne  a été menée tambour battant  par le Chancelier Kohl, mais suivant des méthodes lourdes de conséquences pour l’union monétaire en construction.

 

Sur un plan technique elles se présentèrent comme suit :

 

 - traité monétaire du 18 mai 1990 entre RFA et RDA stipulant qu’au 1er Juillet le Deutsche Mark( DM)  ouest allemand devenait la monnaie de la RDA : un ancien  mark est allemand vaudrait un DM ouest allemand !

 

- l’Allemagne de l’Ouest va transférer 150 milliards de DM par an pendant près de 10 ans à la RDA pour la moderniser, tout en privatisant 14000 entreprises est allemandes.

 

- Le chancelier Kohl , pour des raisons électorales, refusa de présenter la facture de la réunification aux Allemands de l’Ouest, et finança l’explosion des dépenses par l’emprunt  plutôt que par l’impôt.

 

Il s’ensuivit une vive surchauffe de l’économie et  des menaces sur le DM. Fidèle à sa mission de gardienne de la stabilité de la monnaie, la Bundesbank  augmenta les taux d’intérêts comme il apparaît sur le graphique évoqué plus haut plongeant le pays dans la récession….

Face à cette situation , les membres du SME soit augmentèrent leurs taux d’intérêt pour coller au DM quitte à suivre l’Allemagne dans la récession comme le fit la France, soit en sortirent comme y fut   contrainte l’Italie avec la dévaluation compétitive de la Lire en 1992.

Au total, et malgré l’élargissement des marges de fluctuation des devises après 1992, la politique monétaire de la Bundesbank s’est imposée à tous ceux qui rêvaient  monnaie unique.


C’est ainsi que l’Europe des « fédéralistes » , au premier rang desquels la France, s’est amputée durant près de 20 ans du surplus de croissance dont a bénéficié le reste de l’OCDE !!


Pire, en liant définitivement leur monnaie à celle de l'Allemagne dominante, et en perdant la liberté de baisser leur change  sur les marchés mondiaux,   les pays concernés  lui ont concédé un avantage concurrentiel  définitif et ont incité  leurs  entreprises à rechercher la compétitivité par la baisse quasi exclusive du coût du travail : « dégraissages », compression des salaires, délocalisations….


Tout se passe comme si nous avions payé  la réunification de l’Allemagne !


Pourquoi la France s’est elle engagée dans cette voie ?

 

3) les erreurs France

.

Nos erreurs proviennent d’un défaut de réalisme économique et politique.

 

La puissance économique de la France est surclassée par celle de l’Allemagne depuis plus de 100 ans, notamment dans l’industrie .

 


Le PIB de l’Allemagne avoisine les 3000 milliards € quand celui de la France est proche de 1900 milliards €, la population outre Rhin est de 82 millions d’habitants quand celle de la France vient de passer les 64 millions.

 

Mais l’industrie  de l’Allemagne domine avec  près de 23% de la valeur ajoutée produite contre à peine 14% en France.

 

De très  longue date construite sur un standard élevé de qualité  dans les biens d’équipement, l’industrie allemande  bénéficie de l’image de ce qui ce fait de mieux dans le monde, ce qui lui permet de se soustraire en bonne part à la pression sur les prix.

 

La France de son côté, dont les productions ont une image hétérogène, peine à dégager  une balance commerciale positive, et reste très sensible aux prix, c’est à dire à l’évolution des devises.

 

Dès lors la France qui aurait nécessité une politique de change et monétaire accommodante à l’instar de celle de la Grande Bretagne, des USA, du Japon ou de la Chine a commis une lourde erreur en pensant pouvoir faire vivre son économie à  « l’égal » de l’Allemagne.

 

Manque de réalisme économique qui se perpétue…

 

La deuxième erreur fut celle de Mitterand qui joua , une fois de plus, le double jeu au moment de la réunification,  et commit la sottise  de paraître soutenir la RDA agonisante lors de sa malencontreuse visite des 22 et 23 Décembre 1989 ( postérieure à la  chute du mur) en déclarant :"République Démocratique d'Allemagne et France, nous avons encore beaucoup à faire ensemble" !


Les dirigeant ouest allemands meurtris et déçus par leur allié français le firent payer à un Mitterand dépassé  lors des négociation de Maastricht, où l’Allemagne imposa des conditions conformes à ses intérêts…
 

Manque de réalisme politique qui se poursuit …


4) Alors quelle voie pour demain ?


En tout premier, la volonté de rétablir la France sans renoncer à une alliance, bien comprise de part et d’autre du Rhin , avec l’Allemagne puisque de celle là dépend l’avenir du continent.


Cela passe par la remise à plat de la politique de change de l’euro  et de la mission de la BCE : la crise actuelle peut favoriser l’aggiornamento.


Cela passe ensuite  par le renforcement du rôle des Etats  au détriment  de la Commission Européenne dont l’idéologie libérale a détourné l'ambition européenne. 


Enfin, le temps est venu, avec l’Allemagne mais aussi avec les pays  fondateurs de l’Europe de redéfinir le projet européen : frontières non extensibles, développement économique régulé et participatif, préférence communautaire, refus des dumpings fiscaux et sociaux, rapport indépendant aux grandes puissances, organisation confédérale et flexible.  

Bref, il s’agit de sortir du piège mortel dans lequel la France et les Français ont été enfermés, non par faute de l’Allemagne qui  a fait  prévaloir ses intérêts, mais par faiblesse ou sottise de nos dirigeants qui ont cédé.


Bien comprendre les raisons qui nous ont amené ici, c’est aussi tracer le chemin d’une issue possible !



Katsumoto

  

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6 janvier 2009 2 06 /01 /janvier /2009 15:37

Alors que le sang coule une fois encore en terre de Palestine, je me souviens de mon dernier séjour en Israël et à Gaza en 1988: vingt ans nous séparent,  vingt ans de malédiction religieuse…

 

En ce mois de Juin 1988, de riches importateurs israéliens de produits occidentaux, me recevaient comme à leur habitude : retords en affaires, charmants en privé.

 

J’avais tissé, au fil des années, des relations amicales avec Ehud , président de la société et colonel de réserve de Tsahal, et Hillel ,son directeur commercial, officier plusieurs semaines par an en service « actif »…

Basés à Ashdod, ils couvraient directement  Israel et,via un agent palestinen prénommé Jalil, les territoires occupés.

 

Ce vendredi soir là, nous fûmes dîner dans un  restaurant de Jérusalem .Mes hôtes prenaient des libertés avec le Shabbat et nous nous régalions d’un remarquable canard à l’orange lorsque deux pavés vinrent fracasser l’entrée, expédiés par une poignée de jeunes gens vêtus de noir, avec des « nattes anglaises » pendouillant des oreilles…

 

Le restaurateur et mes hôtes sortirent, lancèrent quelques invectives aux jeunes en fuite.. puis  nous nous réinstallâmes.

Mes amis israéliens, très incommodés, se confondirent en excuses, et sous une colère contenue se laissèrent aller aux confidences..

 

Les jeunes à nattes étaient des fanatiques, embrigadés me disaient ils par les extrémistes religieux…Ehud  expliqua que, bien que très minoritaires dans la population, ils jouissaient de droits et d’une impunité inouïs, dus au chantage  permanent d’un  petit parti extrême indispensable au Likoud pour asseoir sa majorité à la Chambre des Députés, et au soutien financier d’une diaspora américaine radicale.

 

Hillel, l’ officier du service « actions » habituellement discret, me révéla son immense mépris pour ces fanatiques religieux qui étaient parvenus à se ménager l’exemption des périodes de réserve dans l’armée qui s’imposent à tout citoyen israélien, à éviter soigneusement le kibboutz, et à vivre sans travailler aux crochets de la société au motif qu'ils étudiaient la Tora...

« Nous prions …. vous faites la guerre ! », tel semblait être le discours de ces boutefeux illuminés.

 

Pour le colonel dont les parents avaient péri dans la Shoah,  la plus grande menace pour le  pays  était de céder aux  religieux , à leur rêve du Grand Israël  et à l'idéologie du " Peuple Elu" qui  conduiraient inévitablement  à succomber un jour  sous le poids démographique  et le ressentiment de ses voisins.

 

Le lendemain matin , j’avais rendez vous avec Jalil à un  poste frontière de la bande de Gaza.

Ma sécurité exigeait qu’il vienne me chercher avec une voiture immatriculée en Palestine.

Jalil jaillit de sa vieille Mercedes, jovial comme à l’accoutumé, m’embrassa comme un frère, et m’emmena dans son petit bureau à Gaza : il m’entretint de la difficulté des affaires ici et à Naplouse du fait de l’occupation et des contrôles, mais aussi de sa bonne entente avec mes hôtes de la veille.

 

Le soir nous dînâmes sous une tente caïdale….et j'évoquais l’incident de Jérusalem.

Je savais que Jalil n'aurait pu  jouir de sa position sans l’attitude bienveillante de l’OLP.

Homme d’une cinquantaine d’années, il s’assombrit… puis après un  court silence, il  me dit son angoisse pour l’avenir, pour lui et plus encore pour ses enfants.

 

Au sein de l’OLP, l’unité de façade, entretenue par la personnalité de Yasser Arafat, était  tout comme en Israel minée par les fanatiques religieux qui s’opposaient aux progressistes.

Ces  intégristes qui ne reconnaitraient jamais Israël , étaient animés par des « puissances étrangères », et bénéficiaient du soutien grandissant d’ une jeunesse sans travail, sans espoir,  aux parents humiliés quotidiennement par l’occupant.

 

Je me souviens  qu’il me prit les mains et me dit ,:

«  Mon ami, toi qui vit en paix en Europe, quel Dieu pourrais tu aimer , si en son nom tu devais avoir peur pour ta femme, ta famille, et l’avenir de tes enfants ?…je ne suis pas différent de toi, ni de nos amis d’Ashdod…Nous voulons  vivre , voir grandir dignement nos enfants, puis nos petits enfants… no more fear, my friend…no more fear, my friend… »*

 

Je repartis le Dimanche , raccompagné par Jalil qui m’étreignit une dernière fois au poste frontière, puis par mes amis d ‘Ashdod à l’aéroport de Tel Aviv.

 

Vingt ans se sont écoulés, et les fous de Jéhovah, ne cédant rien, n'ont fait que  favoriser l'essor des fous d'Allah et les multiples bains de sang dont la région est  victime.
Les extrêmes des deux camps se sont nourris les uns des autres et  fortifiés sur les cadavres des populations qu'elles prétendaient protéger ou libérer
 .

Je voudrais   prier  Allah pour que les fils de Jalil ne lancent pas de roquettes sur les petits enfants d'Ehud , et YHWH pour que ceux d'Hillel ne tirent pas sur ceux de Jalil … 
 

Trêve de trêves momentanées, il est temps  pour l'Europe et les USA de sommer Israël, « peuple sûr de lui et dominateur » de mettre au pas ses extrémistes et ses colons,  dont l’arrogance , l’ intransigeance, et les rêves de Grand Israel nourrissent tous  les intégrismes radicaux parmi lesquels le Hamas n’est qu’un des avatars.

 

Trêve de palabres avec Assad ou Khadafi, le moment est  venu de rappeler au monde arabe que  sa splendeur passée le fut dans l’harmonie avec les Juifs, telle celle du califat d’Espagne avec les colonies israélites de Grenade ,et  ne se confondit jamais avec un fanatisme religieux qui porte en lui le risque d'affrontements aux conséquences incalculables.

Trêve de bonne conscience, il convient de dire à un certain Occident  que les valeurs et intérêts des démocraties ne peuvent  s'accommoder désormais des lubies de ceux qui se prétendent" Elus de Dieu"  en Israël , que ce conflit  est un cancer qui  essaime depuis 50 ans  ses métastases dans le monde avec des risques sans cesse accrus,  et que nous devons aux Arabes plus de compréhension quand ce furent les Rois Catholiques qui chassèrent les Juifs d’Espagne, et l'Europe plutot que l'Orient qui imagina l'Holocauste.

Ainsi peut être Ehud et Jalil pourront ils un jour  reposer en paix ....
 

Katsumoto


* "ne plus avoir peur, mon ami"

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1 janvier 2009 4 01 /01 /janvier /2009 19:54
2008 s'est donc achevée dans l'inquiétude économique, dans la violence au Moyen Orient , en Afghanistan  et en Inde.

Les fêtes de fin d'année ont suspendu un instant le pessimisme qui nous étreint de toutes parts.

Alors, 2009 sera t elle aussi sombre que les augures le prédisent?

Certes l'année nouvelle va prolonger dans un premier temps 2008, et nul ne peut exclure une aggravation sous l'effet d'autres secousses: cependant des forces sont  à l'oeuvre pour  un possible renouveau.

D'abord les multiples  plans de relance économique dans le monde vont peu à peu produire leurs effets, d'autant qu'il seront renforcés  aux  USA sous l'impulsion d'Obama  et que l'Allemagne devra tempérer  son traditionnel nationalisme économique  en contribuant davantage à la relance européenne.

De son côté la BCE sera contrainte d'assouplir sa politique monétaire, son avenir à terme dépendant de sa capacité à faire face aux dévaluations compétitives des monnaies asiatiques, de la livre sterling, voire du dollar dans les prochains mois, en particulier lorsque la pression du chômage va contraindre les politiques allemands à réviser quelque peu le dogme de l'euro fort qu'ils imposent à l'Europe entière.

Enfin la baisse des prix de l'énergie  et des matières premières soutiendra indirectement les économies développées.

Au plan politique, Obama devrait favoriser la réforme indispensable du capitalisme, peut être 
consentir aux Etats la place qui leur revient, encourager le développement des économies d'énergies, adopter une politique étrangère plus responsable et, par la force des choses, moins impériale.

Ceci n'exclut pas  crises ou conflits notamment au Moyen Orient où la question iranienne reste menaçante, soit  au Pakistan travaillé par les fondamentalistes,  mais au total leur gestion devrait gagner en sérieux.

En Europe, les lubies du fédéralisme tenteront de soumettre l' Irlande, mais l'issue est incertaine, et elles seront contrées  par les tensions  exacerbées par la récession , voire par des mouvements sociaux de grande ampleur ,toujours possibles ici ou là en Europe, lorsque la récession touche brutalement les peuples.

Enfin, la Commission de Bruxelles discréditée par son idéologie ultra libérale devrait voir son pouvoir réel reculer de fait, au profit des Etats qui sont apparus comme le seul recours en pleine crise financière.

Les élections européennes quant à elles, dont l'importance reste relative, seront l'occasion en Juin d'un certain renforcement des courants souverainistes.

En France enfin, l'activisme du Président  aura matière à s'exercer ,espérons le à bon escient : le plan de relance apparaitra rapidement insuffisant, la désindustrialisation du pays se poursuivra, les rapports avec l'Allemagne dans la construction européenne devront être remis à plat , les conséquences de la déroute de l'idéologie libérale qui l'animait voici peu devront être tirées.

Le renouveau ne pouvant venir  par ailleurs d'un parti socialiste en  proie aux ambitions personnelles, d'autres forces se développeront  du côté d'une nouvelle gauche peut être, du côté souverainiste plus surement.

Au total le pire n'est pas forcément le plus certain pour la fin de l'année  2009.

Parions donc sur un possible renouveau  et soyons en les acteurs aussi! 

Bonne Année!


Katsumoto

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10 novembre 2008 1 10 /11 /novembre /2008 15:30

 

En quelques semaines, le monde a vu le commencement de la fin d’une époque qui porte en son sein la naissance d’une autre .

Nous vivions depuis une vingtaine d’années sous le système ultra libéral venu des USA, à l’apogée de leur puissance depuis l’effondrement de l’URSS. Ce système, sans garde fous, s’est emballé nourri d’idéologie et de dérégulation financière jusqu’ à créer les conditions de son propre effondrement.
 Nous pouvons parier que comme symboles de ce changement ,les Historiens retiendrons plus tard trois évènements : la crise financière marquant le déclin des USA, l’envoi de spationautes symbole de l’essor de la Chine, l’élection d’Obama témoin de l’avènement d’une nouvelle société americaine.

Le premier signe le début de la fin de la suprématie d’une Amérique endettée à l’extrême, imposant sa loi et sa culture au monde grâce en particulier aux privilèges du dollar , monnaie de réserve du monde manipulée dans l’intérêt d’un seul Etat .
Le second atteste de la maîtrise technologique acquise par l’Empire du Milieu , qui s’émancipe peu à peu de son rôle d’atelier à bas coûts du Monde. La Chine prend rapidement sa place autonome de superpuissance, la quête forcenée du profit court terme de l’Occident capitaliste ayant construit la puissance de son principal concurrent. Ainsi se vérifie ,en partie  pour l'instant, la prophétie de Lénine, reprise par Mao : ils nous vendront la corde avec laquelle nous les pendrons.
Le troisième marque le déclin de l’Amérique du western, manichéenne, intégriste, et l’éclosion d’une société plus tolérante et plus ouverte. Le Monde devrait en bénéficier sans cependant s’illusionner sur Obama élu pour sauver l’empire.

Et nous ? Que dire d’abord de l’Europe ?

Sinon que ces dernières semaines ont montré une Commission Européenne désemparée dans son idéologie libérale déchue. Les seules mesures efficaces ont été prises par les dirigeants des pays, non pas solidaires comme l’ont montré les tensions franco allemandes, mais sous la contrainte et l’urgence des évènements. Les Anglais ont nationalisé des banques, les concentrations se sont accélérées et personne ne s’est préoccupé, comme c'eut été le cas , de savoir si cela créerait des « distorsions de marché»

Exit la Commission !

Ces mesures ont été prises par les 4 ou 5 pays les plus importants ,les autres étant priés de suivre sans rechigner.

Exit les utopies supranationales , traités simplifiés et Constitution européenne !

 La BCE s’est enfin résolue à injecter des liquidités et baisser peu à peu ses taux d’intérêt quand elle s’est aperçue que la récession allait toucher aussi l’Allemagne.

Exit l’inflation !

 Les gouvernements ont ouvert grandes les vannes des dépenses publiques et des déficits budgétaires dans l’espoir , très tardif et insuffisant, de soutenir l’économie. Ce qui était inconcevable quand notre croissance languissait depuis des années, le devint soudain, sans qu’aucun des ayatollahs du pacte de stabilité, français ou étranger, ne lance de fatwa.

Exit Maastricht !


Reste l’euro…..dont certains disent qu’il fut un bouclier. Certes reconnaissons que dans les circonstances présentes, en son absence, nous aurions probablement venant d’Espagne ou d’Italie des dévaluations « compétitives » Mais si la BCE continue sa politique de petits pas en matière de taux d’intérêts quand la Banque d’Angleterre, du Japon, et la FED ont réduit drastiquement leurs taux, si la récession s’aggrave, alors l’euro pourra se voir remis en cause.
La création d’une zone monétaire européenne, nous a garantit jusqu’ici de ne pas participer aux phases de croissance et de partager les phases de récession !

Et nous encore? que dire de la France ?

Certes que notre Président s’est activé avec un certain pragmatisme tant la crise a pris à contre pied ses crédos .
Mais par delà le discours, on voit bien que l’idéologie libérale résiste .

Sur le plan économique, on a garanti les banques sans réintroduire l’Etat comme actionnaire, on vilipende le management dévoyé sans saisir l’occasion pour imposer la participation des salariés à la gestion de l’entreprise, on relance sans grande ambition industrielle autre que le numérique. Nous verrons bien, si la réunion du G20 sera l’occasion pour la France d’entraîner l’Europe et les puissances montantes dans la remise en cause nécessaire du statut du dollar.

Sur le plan social les disciples de Thatcher sont à l’œuvre, autorisant le travail le Dimanche quitte, tel le pompier attisant l’incendie, à regretter demain la dilution de la famille et de l’éducation, introduisant sournoisement ,suivant la méthode des tranches de saucissons chère au ministre du Travail, la retraite à soixante dix ans.

Exit les illusions!

Au centre, il y a moins de monde que jamais , puisque l’Europe des fictions s’écroule.

Ailleurs , apparaît une gauche montante avec le parti de Besancenot qui accueillera les déçus du PS et du PC avec des concepts périmés certes, mais aussi un discours nouveau qui peut répondre à la détresse de ceux qui souffriront de la crise. .

Nulle part, il y a encore le PS , farce d’élèves de bonne famille, dramatiquement dépourvue de scénario , dont les acteurs tous assez nuls ne proposent qu’un pâle remake de la série Dallas.

Exit le passé!

Seul reste l'espoir..et demain le recours.

l’Europe redevenant ce qu’elle peut et doit être, l’idéologie libérale ayant dans ses excès failli tout comme son pendant collectiviste, on s’apercevra bientôt que l'espoir et le recours, une fois encore viendront d'une nation rassemblée autour d ‘une ambition exigeante pour la France dans l’intérêt de tous les Français ,avec l'association active de chacun dans la collectivité comme dans l’entreprise.


Katsumoto

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12 octobre 2008 7 12 /10 /octobre /2008 13:22

Monsieur le Président,

 

Comme chacun, je sais que la crise financière est au premier rang de vos préoccupations .

 

Sans prétention , mais parce que je suis cadre dirigeant d’un groupe international et aussi passionné d’Histoire, je me permets de suggérer quelques pistes.

Certaines sont européennes, même s’il conviendrait de se montrer déterminés à passer outre pour la plupart,  seul ou avec quelques autres, en cas de blocage dogmatique .

 

1)      Rétablir la confiance dans le système financier

 

- une baisse immédiate et sensible des taux d’intérêt de la BCE est nécessaire afin de réduire le coût de l’argent  tout en poursuivant l’injection de liquidités.

 

- en France, l’Etat doit afficher sa volonté de devenir  l’actionnaire de référence des principales banques (acquisition d’actions par la CDC par exemple) et compagnies d’assurance. Cette mesure qui rendrait l’Etat actionnaire à bon compte aux cours actuels présente deux avantages :

 

 - d’une part, montrer qu’il aura désormais un droit de regard sur la gestion en plus d’être un  garant.

-  d’autre part, enrayer la chute des actions des banques puisqu’il se garderait de préciser dans quels délais et jusqu’à quel niveau  il serait prêt à monter.

 

 

2)      Relancer la demande en Europe par de grands  investissements en  énergies renouvelables, et redonner de la compétitivité sur les marché extérieurs.

 

- La mesure phare pourrait être de lancer à l’échelle européenne de grands travaux d’équipement et de développement dans les énergies renouvelables.

 

Ces investissements devraient être financés par un grand emprunt européen sur une période longue ( 20 à 30 ans), garanti par l’UE.

Attribués à chaque pays membre à due proportion de son poids économique, ils devraient être soumis, pour l’attribution des marchés aux entreprises, à la préférence

communautaire.

Les économies attendues sur les importations de pétrole et de gaz  qui devraient  mesurer le retour sur investissement attendu, serviraient à rembourser tout ou partie de l’emprunt.

- cette relance par la demande intérieure devrait être complétée par une politique de baisse de l’euro afin de rétablir la compétitivité des produits européens sur les marchés émergents et de freiner les délocalisations.

 

- pour soutenir le dynamisme de ses entreprises , la France devrait baisser l’impôt sur les sociétés à 30% ce qui la rapprocherait de ses grands concurrents européens.

 

 

3)      Renforcer le pouvoir  des entreprises face aux excès des marchés financiers

 

Ces dernières années le entreprises ( management , salariés, petits actionnaires ) ont été soumises à la dictature des résultats de court terme ou à des appétits purement spéculatifs.

 

Une des façons de contribuer au développement de long terme et à la stabilité des entreprises serait de renforcer les capitaux propres et le pouvoir des salariés en incorporant la participation.

 

Cette transformation , si elle était réalisée actuellement, permettrait d’attribuer aux salariés une part significative de capital à bon compte, et de les rendre collectivement propriétaires d’une part de leur entreprise.

 

Cette mesure devrait s’accompagner d’une représentation obligatoire dans les Conseils d’Administration.

 

4)      Renforcer l’Etat en l’assainissant.

 

L’Etat devant , à l’avenir, retrouver son rôle de régulateur et d’animateur sur les grands choix collectifs , on devrait pouvoir réduire tout ce qui n’a pas de valeur ajoutée sociale ou économique.

 

-         simplification des structures : suppression des départements  et renforcement du pouvoir des régions à l’instar de tous les grands pays industrialisés,  avec économies correspondantes ( effectifs, fonctionnement..).

 

-         Réduction  ou suppression de dépenses  non vitales ( interventions militaires extérieures, culture, …) ou  liées au train de vie de l’Etat et des collectivités

( investissements  et frais de fonctionnement, pseudo urbanisme, prestige...)

 

Bien évidemment l’ensemble de ces mesures exige un changement radical des orientations économiques de l’UE, avec notamment l’acceptation d’un moratoire sur les critères

dits de Maastricht.

 

 

      Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, mes respectueuses salutations.

 

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23 septembre 2008 2 23 /09 /septembre /2008 14:59

Une large majorité de nos députés, dont beaucoup  chaussés de godillots  pour la circonstance, a voté pour la poursuite de notre engagement en Afghanistan.

 

Les socialistes après d’infinies contorsions ont fini par voter « non » malgré Jospin, tandis que la droite qui s’est laissée convaincre qu’il fallait défendre nos valeurs en Afghanistan plutôt qu’ailleurs a voté « oui » par solidarité tout en espérant ne pas avoir à s’en mordre les doigts.

 

La plupart, qui ne sont pas tous sots, savent que nos affaires là bas ne peuvent qu’empirer , mais comme dans la Grande Muette, ils ont pris l’habitude de « fermer leur gueule » quand le chef  a parlé.

 

Inutile de revenir sur le fond déjà développé ici dans « Afghanistan et Géorgie : bévues atlantistes ».Tôt ou tard il faudra se retirer et la présence occidentale sous cette forme ne fait qu'attiser le soutien aux Talibans.

Pour le reste qu’un  rapport circule sur le sous équipement de nos soldats ne peut pas surprendre puisque c’est maintenant une longue tradition de nos armées : on s’aperçoit qu’il nous manque des mortiers et de l’artillerie de montagne dans ce pays qui en est couvert, et des gilets pare balles pour nos soldats…En Irak nos  quelques avions ne pouvaient bombarder que de jour.... 

 

Le plus irritant est  évidemment cette incroyable constance de la France, depuis la fin de la Première Guerre Mondiale ( gagnée de justesse..), à s’engager dans des hostilités dont elle ne sait sortir victorieuse.

 

En dehors de quelques « pacifications » en Afrique de rebellions mal équipées, de la Seconde Guerre Mondiale pour la portion congrue, et de l’Irak où nous avons  vaguement « figuré » en 1991, nous avons depuis bientôt un siècle perdu pratiquement tous nos conflits , notamment sur les théatres extérieurs.

 

Stratégies inadaptées ? Défaut d’équipements modernes ?

 

"Les deux, mon général"! 
 

Nos représentations nationales ne s’engagent  elles pas à la légère, elles qui ne garantissent jamais, chaque année,  les budgets des lois de programmation militaire qu’elles ont pourtant votées ?

 

Nos états majors qui ont surtout montré depuis Bonaparte,  à quelques illustres exceptions près comme  De Gaulle,  une propension à raisonner les conflits de demain avec les méthodes d’hier, ont ils été clairvoyants quant à la stratégie et exigeants quant aux moyens  hier en Europe, en Indochine, en Afrique du Nord? Le sont ils plus aujourd’hui en Afghanistan ?

 

Bref, souhaitons un peu improbablement  pour nos armes que les Talibans se fatiguent, et  plus sûrement pour elles que nos députés se réveillent !

 

Katsumoto

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22 septembre 2008 1 22 /09 /septembre /2008 21:57

La Fed et le Trésor américain volent au secours d’un système financier au bord de l’asphyxie, après  que l’administration républicaine, fille ainée du libéralisme pur et dur, se soit résolue à « nationaliser » Freddie Mac, Fannie Mae et AIG … 
 

Une décision d’urgence à 1000 milliards $, prix à payer pour sauver ,momentanément peut être, le système d’un cataclysme aux conséquences économiques et politiques mondiales imprévisibles. 
 

Et après ? …

 

Nul ne peut  prévoir la suite  tant les racines de cette crise sont multiples.

 

Certes la prise en charge par l’Etat  de créances "pourries" dont le système financier est criblé devrait soulager le banques et surtout rétablir un début de confiance.

 

Pourtant nul ne peut écarter l’hypothèse de nouveaux chocs car le fond créé pour débarrasser les institutions financières de leurs  « actifs toxiques »  dans l'immobilier ne couvre pas tous les crédits à risques, au premier rang desquels ceux des LBO où la dette a pris ces dernières années des proportions excessives. 

 

Les risques d’une contamination  à d’autres actifs bancaires sont donc encore présents.

 

Une première évidence s’impose  : la récession née aux Etats Unis, en cours d’exportation vers l’Europe, s’aggravera  quoiqu'il en soit dans les prochains mois puisque les banques sont forcées de réduire les crédits à l’économie.

 

Un deuxième évidence va se faire jour : cette crise est aussi la faillite du capitalisme financier anglo saxon, et l’irruption inattendue de l’Etat comme dernier recours  sonne le glas de l’idéologie  du laisser faire.

 

Pourquoi en sommes nous là ?

 

Pour trois raison principales.

 

1) Tout d’abord , à cause de  l’accumulation sans limite des déficits des paiements américains

( plus de 10 000 milliards $ !), rendue possible  depuis la fin des années 60 par le statut de monnaie de réserve du dollar,  par la domination économique et politique des Etats Unis, et par le laxisme de toutes les administrations américaines qui ont  laissé vivre le pays au dessus de ses moyens et à crédit, la crise des "subprime" n'étant qu'un des avatars.

 

Ces déficits ont pour contrepartie les excédents colossaux des pays asiatiques , Chine et Japon principalement, devenus  bailleurs de l’Amérique, et qui consentiront à le rester  aussi longtemps que cette dernière paraîtra en mesure d’offrir de bons rendements, de rembourser sa dette, et de protéger le statut du dollar.

 

Bien évidemment cela ne  peut durer indéfiniment et la menace d’une crise financière lourde se précise au fur et à mesure que le poids relatif, économique et politique  des USA se réduit dans le monde.

En attendant lesdits capitaux, issus des grands déséquilibres américains,  nourrissent les grands mouvements spéculatifs. 


2)Au deuxième rang figurent la  déréglementation et la globalisation qui autorisent la totale liberté de circulation et  de placement de ces  colossaux excédents asiatiques et moyen orientaux. Ceux ci, qui bénéficient de l’extrême mobilité permise par les nouvelles technologies , alimentent des fonds de tous poils , souverains ou non,"hedge funds " ou non,   en quête de placements toujours plus lucratifs , principalement de court terme, aux quatre coins de la planète.

 

Pour satisfaire leur appétit  et  celui des fonds de pensions, on a laissé s'installer une « financiarisation » extrême du capitalisme  soumettant l’industrie au diktat des résultats trimestriels et des analystes ,  favorisant la création supports  financiers supposés  doper les rendements des placements sans créer de richesse, ou  introduisant  des règles comptables absurdes.

 

Bref cette  mainmise débridée , totalement incontôlée et apatride de la sphère financière sur le capitalisme au détriment des entrepreneurs et des Etats, a transformé l’économie en un casino anarchique où les jeux changent sans cesse de table et de règles quand il y en a …

 

3)Enfin, la pensée ultra libérale triomphante, qui s’est imposée dès que s’est effondré le contrepoids  idéologique communiste, avec Reagan aux USA et Tatcher en  Grande Bretagne, n’a eu de cesse de dynamiter tous les garde fous qui régulaient un tant soit peu les excès du capitalisme et ses déviations.

 

Toute règle et toute intervention  sont  devenues suspectes d’étatisme, de complot contre la libre entreprise. On en voit les résultats et le prix à payer malheureusement par les moins concernés.

 

Il est vrai   que tout en défendant  le discours libéral, l’administration américaine  sait rester « interventionniste » lorsque les intérêts supérieurs du pays sont en cause.

 

C’est pourquoi  elle intervient aujourd’hui, non  parce qu'elle renie l’idéologie ultra libérale , mais parce qu’il s’agit de la sauver sans réclamer  trop de comptes aux intérêts qu’elle a servi et qui partagent plus  volontiers les pertes que les profits.

 

Qu’en conclure ?

 

Probablement ,les mêmes causes engendrant les mêmes effets , que  nous  risquons tôt ou tard un cataclysme qui emporte tout, si rien ne change sur ces points: en réalité les mesures américaines, pour spectaculaires qu'elles soient, ne garantissent rien pour demain.

 

Ne pouvant trop attendre de l’Amérique, c’est ici et maintenant que l’on pourrait souhaiter une initiative européenne, puisque la France seule n'en a plus les moyens.

 

Malheureusement chacun sait que la Commission, curieusement muette la semaine dernière, est idéologiquement libéralo-naïve et béate, que la BCE se moque de la croissance comme d’une guigne, et que la Présidence française se sent quelque peu prise à contre pied en dépit d'une louable mais tardive indignation...

 

Nous pourrions cependant, nous souvenant de 1929, de Mr Keynes et du New Deal, relancer ensemble  nos économies  trop longtemps apathiques avec un programme ambitieux d’investissements  en énergies renouvelables, réduisant  notre dépendance au pétrole et préservant l’avenir tout en favorisant les entreprises européennes.

 

Peu importe  un certain accroissement de la dette, qui dans les circonstances présentes passe au second plan n'en déplaise à Bruxelles, s’il doit se traduire par une croissance retrouvée , et générer à terme  des économies substantielles dans nos balances énergétiques.

 

La politique monétaire  doit favoriser cette croissance en baissant résolument les taux d'intérêts et en permettant à nos entreprises de mieux profiter des marchés emergents sans être contraintes de délocaliser:  l’euro ne peut  que bénéficier à terme d’un développement plus soutenu et d’échanges moins affectés  par le  prix du pétrole et la désindustrialisation de l'Europe. 

 

Enfin , l’UE repartant d’un bon pied,  cette crise du capitalisme financier doit être l’occasion de rétablir un contrôle  strict de la sphère  financière  et des mouvements de concentration.

Il revient naturellement aux Etats, notamment en France, de faire ce choix  rapidement et dans l'intérêt collectif  de contrôler en tant qu'actionnaire de référence les principales institutions bancaires tout en les protégeant d' appétits ou d'aventures exotiques.


Enfin, la transformation des réserves de participation en parts de capital détenues par les salariés collectivement et leur représentation à due concurrence dans les assemblées générales , voire dans les conseils d'administration , contribuerait à soustraire un peu  le monde de l'entreprise aux  caprices des marchés financiers.


Ainsi confortée, l'Europe pourrait reconquérir les degrés de liberté absolument indispensables pour rétablir avec l'Amérique et l'Asie la confiance,  puis les bases d'un ordre économique plus stable.

 
Est ce un rêve impossible?….

 

Katsumoto

 

 

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12 septembre 2008 5 12 /09 /septembre /2008 11:12

Beaucoup d’émoi  justifié  sur les fonds  pris indirectement dans la poche du contribuable et consentis à un homme d’affaires à la réputation sulfureuse.

 

Emoi légitime du citoyen , et émoi intéressé de certains du Modem  et du PS.

 

Pour ce dernier, relevons que c’est Mitterand qui fit entrer  Tapie au gouvernement de la France, tant il est vrai que de Bousquet  ex -dignitaire de Vichy à son ami  Pelat impliqué dans un délit d’initié, il ne fut jamais regardant sur ses relations dès lors qu’elles pouvaient servir ses ambitions.

 

Mais sur la question  de l’intervention ou non de l’Elysée dans cette nouvelle affaire Tapie, l’essentiel n’est il pas en vérité qu’elle puisse se poser  sans susciter l’indignation du peuple tout entier?

 

Se poser cette question en dit long sur les doutes qui existent et s’alimentent sur le personnel politique, ses mœurs et pratiques, voire  sur celles du  Président.

 

C’est bien là que le bât blesse notre démocratie car une fois encore « il n’ y a pas de démocratie sans vertu » ( Saint Just).

 

Le Président  doit évidemment être au dessus de tous soupçons de distribution  de prébendes et faveurs,  de recherches d’avantages personnels ou de carriérisme.

Il doit par conséquent être attentif à ses relations, sourcilleux sur ses amitiés qui prétendent le servir,  se tenir à l’écart de tous les aigrefins et courtisans qui n’ont cure que d’arracher des avantages particuliers.

 

Sans cela, se trouvent entamés d’abord sa légitimité  puis, dans un second temps,  celle de sa fonction.

 

La seule vraie  bonne question qui vaille dès lors  pour Mr Sarkozy  dans cette affaire doit être :

 

« Pourquoi ne suis je pas au dessus de tous soupçons ? »

 

Y répondre, et mettre en accord ses actes  pour que cette question plus jamais ne se pose  serait un immense service rendu à lui même, à nos institutions et à notre pays.


Y répondre et agir, chacun pour son compte, concerne également  les prétendants futurs du PS à l'UMP , en pensant par le Modem qui ont, ou rêvent d'exercer de hautes responsabilité officielles. 

Katsumoto

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9 septembre 2008 2 09 /09 /septembre /2008 20:51

Berlusconi , en présentant ses excuses à Khadafi pour une miette d'empire, a été une fois de plus un "buffone" comme on dit de l'autre côté des Alpes.

Habitué des combinaisons et magouilles politico financières, le "crooner" gominé vient troquer l'honneur de l'Italie contre 5 milliards de dollars de travaux d'infrastrucures qu'elle financera.

Le caid de Tripoli peut  ricaner dans son "tripot"  de voir l'Italie mise sur le trottoir, et les Italiens  mieux comprendre ce que signifie " Forza Italia "..

Sans être  partisan ou  nostalgique de la colonisation , rien ne justifie d'aller ainsi à Canossa puisque l'Italie n'a pas été condamnée pour crime de guerre, ni n'a fait l'objet d'une plainte  de Khadafi qui s'en garderait bien, compte tenu de son pédigré.

On ne sait  pas ce qu'en pensent la Ligue du Nord et les amis de Mr Fini, alliés du" Cavaliere" et anciens disciples du "Duce"....

En tous cas,  Berlusconi  a peut être en tête de visiter aussi  les anciennes possesssions de l'Empire Romain qui nous colonisa si longtemps,  assurant ainsi au moins 100 ans de travaux à son pays. .... Mr Sarkozy pourrait exiger ses excuses pour Vercingetorix  et Sainte Blandine en même temps  qu'en gage de réparation, l'Italie pourrait financer notre deuxième porte avions ou, mieux encore,combler un bonne part de notre dette compte tenu de la durée d'occupation de la Gaule ...

Une idée à suggérer à notre Président, copain du "Cavaliere"?.

Tâchons de l'avoir avant que l'Algérie ne nous  la souffle.... et évitons quand même ces jours ci Rome qui mérite beaucoup  mieux que la nausée...


Katsumoto

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9 septembre 2008 2 09 /09 /septembre /2008 16:10

200 milliards $ , sortis du chapeau  texan de Bush, mais pris dans les poches des contribuables américains pour sauver les grands réassureurs  plombés par la crise immobilière.

 

Un mesure indispensable pour sauver le système bancaire nord américain et donc du reste du monde.

 

Ce sauvetage arrivant après celui de la banque d’investissement Bear Stearns en début d’année en dit  long  cependant sur le pragmatisme des ultra libéraux conservateurs aux pouvoir aux USA !

 

L’Etat  et une administration ultralibérale se substituant au privé qui s’est fait cueillir par une fabuleuse claque de la « main invisible du marché » , voilà qui ne manque pas de piquant .

 

On aimerait que nos ultra-libéraux de Bruxelles, nos Madelin, Lagarde, Devedjan, Bayrou, et quelques autres apôtres du libéralisme  se manifestent . Que n’aurait t on pas entendu si c’était la Caisse des Dépôts, fille de l'Etat français, qu’il fallait renflouer ? Aurait on même eu « l’autorisation » de Bruxelles ?

 

Tirons en les leçons :

 

-         le « marché » n’est qu’un mécanisme  utile de régulation et d’orientation, pas un lieu saint, encore moins une main divine.

 

-         Le « libéralisme économique », en démocratie , s’arrête là où les intérêts fondamentaux collectifs  ou nationaux commencent.

 

-         Les Etats démocratiques  représentants  et garants des  intérêts supérieurs de la collectivité, encadrent le fonctionnement des « marchés » pour éviter excès, anarchie ou chaos, tant il sont au final le dernier recours .

 

Tirons les conséquences de bon sens,  faisant foin des modes politiques ( n’en déplaise à Mr  Delanoe ) , quant au rôle  nécessairement complémentaire de l’Etat et du Privé, à la vigilance face aux duperies de la « globalisation » et des lubies « libérales » de l’Europe et de sa BCE.

 

Ne soyons pas moins pragmatiques….que Bush !

 

 

Katsumoto

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