Une large majorité de nos députés, dont beaucoup chaussés de godillots pour la circonstance, a voté pour la poursuite de notre engagement en Afghanistan.
Les socialistes après d’infinies contorsions ont fini par voter « non » malgré Jospin, tandis que la droite qui s’est laissée convaincre qu’il fallait défendre nos valeurs en Afghanistan plutôt qu’ailleurs a voté « oui » par solidarité tout en espérant ne pas avoir à s’en mordre les doigts.
La plupart, qui ne sont pas tous sots, savent que nos affaires là bas ne peuvent qu’empirer , mais comme dans la Grande Muette, ils ont pris l’habitude de « fermer leur gueule » quand le chef a parlé.
Inutile de revenir sur le fond déjà développé ici dans « Afghanistan et Géorgie : bévues atlantistes ».Tôt ou tard il faudra se retirer et la présence occidentale sous cette forme ne fait qu'attiser le soutien aux Talibans.
Pour le reste qu’un rapport circule sur le sous équipement de nos soldats ne peut pas surprendre puisque c’est maintenant une longue tradition de nos armées : on s’aperçoit qu’il nous manque des mortiers et de l’artillerie de montagne dans ce pays qui en est couvert, et des gilets pare balles pour nos soldats…En Irak nos quelques avions ne pouvaient bombarder que de jour....
Le plus irritant est évidemment cette incroyable constance de la France, depuis la fin de la Première Guerre Mondiale ( gagnée de justesse..), à s’engager dans des hostilités dont elle ne sait sortir victorieuse.
En dehors de quelques « pacifications » en Afrique de rebellions mal équipées, de la Seconde Guerre Mondiale pour la portion congrue, et de l’Irak où nous avons vaguement « figuré » en 1991, nous avons depuis bientôt un siècle perdu pratiquement tous nos conflits , notamment sur les théatres extérieurs.
Stratégies inadaptées ? Défaut d’équipements modernes ?
"Les deux, mon général"!
Nos représentations nationales ne s’engagent elles pas à la légère, elles qui ne garantissent jamais, chaque année, les budgets des lois de programmation militaire qu’elles ont pourtant votées ?
Nos états majors qui ont surtout montré depuis Bonaparte, à quelques illustres exceptions près comme De Gaulle, une propension à raisonner les conflits de demain avec les méthodes d’hier, ont ils été clairvoyants quant à la stratégie et exigeants quant aux moyens hier en Europe, en Indochine, en Afrique du Nord? Le sont ils plus aujourd’hui en Afghanistan ?
Bref, souhaitons un peu improbablement pour nos armes que les Talibans se fatiguent, et plus sûrement pour elles que nos députés se réveillent !
Katsumoto