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4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 18:45

 

Nous voici à l’avant-veille du scrutin qui doit départager deux mauvais choix pour la France.


Alors que faire ?

S’abstenir ou voter blanc comme je l’ai fait tant de fois ne pouvant me résoudre entre trahison par l’un et renoncement par l’autre… la tentation est grande de refuser encore un choix impossible, tant il est médiocre.

Mais cette fois ci,chacun sent bien que la crise de l’Europe,  de la Nation, de la société, nous a placés dans un état d’urgence où les faux pas à venir vont compter double, et peuvent nous engager  irrémédiablement dans l’aventure.

Jamais, depuis bien longtemps, nous n’avons été autant à la croisée des chemins.

Au premier tour, le choix du gaullisme avec Nicolas Dupont Aignan était une évidence et un espoir, mais il ne fut pas suivi par  ceux qui croyaient au vote  « utile », et ce faisant condamnaient le pays à poursuivre sur la voie de l’aliénation et du déclin.

Aujourd’hui , il n’est malheureusement d’autre choix que d’éliminer le plus risqué, le plus douteux, le plus dangereux finalement.


Sur l’Europe, dont on ne soulignera jamais assez qu’elle commande tout parce que les deux camps présents lui ont, l’un comme l’autre, abandonné notre souveraineté, favorisant outrageusement un libéralisme béat et les intérêts de l’Allemagne au détriment des nôtres, les différences entre les deux candidats ne sont que cosmétiques.

L’un comme  l’autre, en ne remettant pas en cause les traités signés depuis Maastricht, la surévaluation de l’euro, et le rôle de la BCE, nous condamnent à une Europe qui ne peut être la nôtre, qui ne peut être celle de l’union et de l’amitié franco-allemande voulue par De Gaulle et Adenauer.

Cette Europe, qui est celle de notre asservissement et de notre appauvrissement, sera aussi celle du regain des rancœurs du passé quand la crise mordra au sang les populations.

La Grèce, ce Dimanche, en sera le premier témoignage avec la montée inéluctable des extrêmes, la haine de cette Europe et aussi l’hostilité grandissante à la politique allemande.


Restent, les bricolages de politique intérieure puisque les marges nationales sont réduites dans ce cadre européen.

La question de la dette ne sera résolue par aucun des deux programmes tels qu'ils sont, car la croissance ne reviendra pas avant longtemps.

Dès lors, la différenciation ne peut  s’apprécier que sur le risque d’aggravation d’une situation déjà compromise que ferait courir l’un plus que l’autre.

La France est sur- administrée, dépensant 100 milliards€ de plus que l’Allemagne et l’Italie chaque année pour ses administrations, cumulant trop de strates, communes, départements, régions, et des effectifs publics pléthoriques.

Les statuts dérogatoires en matière de retraite dans le public ou dans les secteurs « protégés » sont d’un autre âge et les principes d’égalité et d’équité justement invoqués d’une manière générale par le candidat de gauche sont bafoués par son clientélisme.

On ne peut approuver que ces dépenses qui chargent l’ensemble des Français, qui grèvent la compétitivité de nos entreprises et finalement pénalisent l’emploi des plus exposés soient perpétuées voire accrues par de nouveaux recrutements qui sont à vie. On ne peut accepter une nouvelle croissance des prélèvements fiscaux quand, de toute évidence,  ils sont déjà excessifs et signent à terme la mort de l’Etat Providence.

L’Etat, qui doit assurer sa mission de service public, doit le faire en  « bon père de famille » selon l’expression juridique consacrée et avec justice , c’est-à-dire avec bon sens et le souci de l’intérêt général.

La réforme de l’Etat que cela impose prend du temps, de la patience, de la constance : c’est pourquoi  il n’est pas raisonnable d’interrompre ce qui a été entrepris.

De l’autre, le libéralisme outrancier et apatride, peu soucieux d’équité, soutenu par le candidat sortant reste heureusement contenu encore par une longue tradition colbertiste  et doit s’accommoder de  contre- pouvoirs dans notre pays qui heureusement freinent ses tentations .Le risque de dérapage bien que  réel est donc moindre.


Reste la grande question des valeurs de la société.

La place du débat sur l’immigration et le vote des étrangers, la sécurité, l’éducation, les mœurs montre combien notre pays doute.

D’un côté la tentation de fuite  en avant sans fin avec la permissivité et le laxisme hérités des utopies véhiculées par l'esprit de 1968.

Les enseignants pâtissent de « l’enfant roi », la sécurité du laxisme des parents et d’une justice hésitante ou submergée, l’enrichissement sans cause réelle des dirigeants gauche caviar comme droite cynique prospère du laisser-aller des mœurs,  l’intégration des jeunes et des étrangers souffre d’une société qui prône l’individualisme  à tous crins et d’une Nation qui n’a plus d’ambition commune à partager.

De l’autre , s’installe la crispation sur le rétablissement d’un ordre ancien qui n’a plus cours, corrompu par le règne de la cupidité  et par le renoncement de l'élite à l'exemplarité.

L’avenir est  à une adaptation aux réalités et au retour à une éthique qui ne peuvent se faire que par la responsabilisation de chacun : famille, enseignants, entrepreneurs, salariés.

Pour cela, il faut retrouver un désir d’appartenance à quelque chose de plus grand, un dessein qui transcende un peu les égoïsmes, qui permette de partager efforts et bénéfices, peines et fierté. Il n’y a pas que les coupes du Monde de football  ou de rugby pour susciter l 'élan des coeurs et des énergies !

Il faut donc que les Français se réapproprient la France, cette communauté d ' Histoire, de destin et de culture qui seule peut vraiment les rapprocher par-delà les clivages et les différences.

Il faut qu’ils s’approprient , notamment pour les plus jeunes qui y sont intellectuellement plus préparés, le partage de leur destin là où ils travaillent, et c’est tout le domaine de la Participation enterrée par la droite libérale et honnie par la gauche traditionnelle.

Nation, responsabilité, participation, sont aux antipodes de la morale soixante-huitarde  si bien portée par les courants  écolo-gauchistes de cette campagne, et restent malgré tout plus proches  de certaines chapelles de la droite officielle.


Enfin, doivent s'apprécier aussi les personnalités et l’entourage des candidats.

Le candidat sortant porte indiscutablement les stigmates des trahisons multiples des convictions affichées et vacillantes : abandons de souveraineté, ralliement à l’atlantisme, libéralisme anglo-saxon que ne peuvent travestir ses pèlerinages intéressés à Colombey.

On ne compte plus les promesses et les démonstrations de vendeur à l’arraché, les mensonges éffrontés, les montées de narcissisme extravagant.

Tout au plus  peut on lui reconnaitre un dynamisme sans borne  confinant cependant à l’agitation brouillonne.

De l’autre un bonhomme de candidat,  ambigu comme Mitterand mais peut être plus honnête, intelligent mais peut être fragile, sans expérience aussi..

Mais le rejet de la personne et du style finalement excentrique du premier  ne suffit-il pas à grandir, pour le moment, celle plus posée du second ?

Au-delà des entourages avec des passés lourds des deux côtés, reste cependant qu’Hollande Président, ce seraient toutes les clés de la France dans les mêmes mains, du Parlement aux Régions en passant par les très grandes villes de Paris, Lyon, Lille. C’est trop de pouvoirs qui seraient confiés à une faction qui ne mérite , au vu de son passé, pas plus la confiance que l’autre ; mieux vaudrait dans les circonstances présentes un partage des responsabilités.

C’est pourquoi, au terme de cette pesée de programmes qui nous fourvoient d’un côté comme de l’autre, celui de la gauche parait plus dangereux  pour la France, et même si la personne de François Hollande me parait largement plus sympathique que celle du sortant, je ne le choisirai pas.

Il ne reste en mai que ce vote d'élimination, fut ce à contre courant et la mort dans l’âme.

Mais ce sera l'unique et dernière fois pour  ce camp là, et par défaut.

En juin, reviendra le temps de l’espoir et du renouveau...ou, sans regret, de la plage!

 

Roger Franchino

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  • Diplômé EM Lyon, MBA York, 30 ans de carrière internationale en Europe, Asie, Amériques, comme cadre dirigeant /directeur général  dans des multinationales ou des PMI .
Président Club de pensée France Rebelle
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