Ils sont donc convenus que l’équilibre budgétaire s’imposera à tous quelles que soient les circonstances via la règle dite d’or, que la sanction des Parlements réticents sera automatique, que la BCE poursuivra sa politique de l’euro « über alles », et que les banques privées toucheront les intérêts mais n’assumeront pas les risques de tout créancier.
En Europe , seule le Grande Bretagne, brocardée par tous mais seule à résister à la triomphante Allemagne, a su rester une Nation debout.
D’un côté l’Europe en s’engageant dans la rigueur aveugle imposée par l’Allemagne grâce à une France veule se condamne à une longue déprime qui, s’ajoutant à 30 ans d’anémie, condamne l’Etat Providence , c’est-à-dire la protection sanitaire de qualité pour tous, les assurances chômage, les retraites par répartition, tout en réduisant les salaires réels et asservissant un peu plus le travail.
De l’autre , alors qu’il eut fallu relâcher la pression sur l’économie en restaurant la compétitivité des pays du Sud par la dévaluation de la monnaie, l’Allemagne impose via une BCE qui n’a d’européen que le nom, le maintien de la politique de l’euro fort qui n’est autre que celle du Deutschemark. L’Allemagne maintiendra ses excédents du commerce extérieur au détriment de ses partenaires qui devront baisser les salaires ou délocaliser plus encore ce qu’il leur reste d’usines.
Asphyxiés , les Etats du Sud ne parviendront donc pas à se désendetter, sauf à imposer plus de sacrifices qui menaceront la paix civile, et donc l’idée européenne.
La France verra son industrie déclinante délocaliser plus rapidement encore ou disparaitre et sacrifiera sa chance historique qu’est sa jeunesse nombreuse malheureusement plus encore vouée au chômage, à la précarité, et au communautarisme.
En Afrique , comme dans le monde, elle ne sera plus vue comme une puissance indépendante qui compte, mais comme un vassal de l’Allemagne c’est à dire de l’Amérique. Sa défense autonome elle-même sera en cause car comment pourrait-il en être autrement quand le budget, après le monétaire est sous contrôle de l’étranger ? La dissuasion nucléaire sera la prochaine victime de la rigueur budgétaire "allemande", après le Rafale victime de l’euro.
Pour toutes ces raisons, parce que cette politique est contraire au bon sens politique et aux réalités économiques, la révision des traités, en supposant qu’elle aboutisse, est vouée à l’échec de l’euro et d’une Union Européenne qui se fissurera et éclatera inéluctablement, mais après bien des épreuves.
C’est bien parce que les dirigeants de l’Europe savent le rejet populaire suscité qu’ils tentent d’éviter une réforme du Traité de Lisbonne qui risquerait d’être soumise aux Parlements ou , pis à leurs yeux, au référendum.
C’est pourquoi ils envisagent des accords gouvernementaux qui les dispensent des procédures démocratiques.
Ce sont en réalité des coups d’Etats qui sont en préparation en vue de déposséder les peuples et les parlements nationaux de leurs prérogatives essentielles, car que reste t il de parlements qui ne maitrisent plus le budget de la Nation ?
En vérité c’est un nouvel avatar du fascisme que l’Europe pensait avoir conjuré après la Seconde Guerre Mondiale en s’unissant qui revient dans les fourgons de l’Europe fédéraliste et de la finance.
Dès lors , aucun démocrate ne peut adhérer à cette révision des traités européens et tous doivent unir leurs forces pour mettre en échec ce processus entamé de longue date, reprendre le contrôle de notre souveraineté, et mettre à l’écart des dirigeants coupables de forfaiture.
Nous devons entrer en résistance, unir tous les patriotes qui , quelle que soit leur appartenance politique, peuvent mener sans faiblesse le combat dont dépend la survie de la France.
Nous devons proposer au pays de reprendre le contrôle de son destin:
- En retrouvant sa monnaie puisque l'euro reste le mark et en dénonçant les traités de Maastricht et Lisbonne.
- En transférant les dettes de l'Etat progressivement des investisseurs étrangers aux nationaux afin de se soustraire à la tyrannie des marchés tout en rationnalisant les dépenses.
- En reprenant le contrôle de notre Banque Centrale et des banques privées afin de maitriser le crédit indispensable au développement.
- En reportant la charge de nos systèmes sociaux des salaires à la consommation afin d'en faire porter le poids aussi sur les importations et de favoriser nos exportations.
- En relançant une politique industrielle agressive dans nos domaines d'excellence.
L’élection présidentielle de 2012 ne saurait donc être une compétition d’ambitions car ce pourrait être la dernière qui aura une signification avant que le fascisme fédéraliste n'impose sa chappe.
La victoire d’un candidat national est plus que jamais vitale pour le pays, bien qu’il lui reste peu de temps pour émerger et incarner l’espoir.
Ce sera pourtant l’enjeu des toutes prochaines semaines si ce pays veut échapper à l’effacement et les Français à la perte de leurs libertés.
Ainsi en va-t-il depuis toujours, puisque celles-ci ne sont garanties que par la souveraineté de celui-là.
Roger Franchino