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19 mars 2011 6 19 /03 /mars /2011 21:59

Quitte à ne pas être à l’unisson de nos médias et de la plupart de nos politiques si prompts à encenser la résolution et l’habileté diplomatique de nos gouvernants, il me parait au contraire que l’affaire lybienne , n’était le drame des assiégés de Benghazi, tourne à la forfanterie côté français.


Car enfin que s’est - il passé depuis 48 heures , depuis que l’Onu s’est in extremis prononcé pour le sauvetage des populations massacrées ?


Mr Juppé, solennel et convaincant au Conseil de sécurité, nous a expliqué dans la nuit de jeudi que l’intervention militaire était affaire d’heures tant il y avait urgence, propos repris le lendemain matin par Mr Baroin.


Le bon peuple s’attendait donc, une fois le blanc seing de l’Onu accordé, à ce  que cette intervention,  que l’on s’est largement donné le temps de préparer puisque l’on a choisi  de consulter tout le monde,  allait immédiatement débuter  et que l’on allait bombarder copieusement les forces de Kadhafi.


Pas du tout ! Nous avons encore réuni ce samedi à Paris la Ligue arabe, l’Afrique  et nos alliés tous déjà beaucoup consultés,  non sans dire et  répéter à Kadhafi que nous comptions bien sur lui pour nous retenir de faire un malheur.


Le colonel se montrant décidemment peu coopératif, nous avons été contraints d’ envoyer une poignée d’avions dont il semble ce soir qu’ils soient parvenus à détruire quatre chars et un véhicule blindé…


Bien ….qu’en penser ?


Diplomatiquement, la France pense avoir  bien joué la partie, étant entendu cependant qu’il était difficile même aux Chinois et aux Russes de défendre Kadhafi.

Plus concrètement, de ces longues palabres, on aura surtout retenu , si besoin était encore, que l’Europe n’existe pas et que l’Allemagne, notre partenaire privilégié en son sein, qui eut pu approuver la position de la France sans éventuellement participer aux opérations, n 'a pas hésité à nous  faire un poli bras d’honneur.

 

Militairement en revanche,  au lieu de balayer en une seule frappe, par surprise, et sans risques majeurs les forces aériennes et les communications de l’armée lybienne, on s’est engagé pour l’instant dans des escarmouches aux résultats assez symboliques.

Non seulement on s’expose  des actions désespérées toujours possibles de la part d’un dangereux psychopathe  qui s’est attaqué à des avions civils français et britanniques, mais on lui permet en outre de gagner du temps dans son bunker, celui peut être que les Russes par exemple, déjà en retrait ce soir, ne reviennent sur leur abstention à l’Onu.

Enfin, ayant renoncé à l'effet de surprise , atout premier sur le plan tactique, il est peu probable que nous puissions faire dans la durée sans l'implication directe des forces américaines, dotées de moyens de guerre électronique et missiles de croisière dont nous ne disposons pas pour saturer les défenses anti aériennes.

 


Alors considérant ce qui précède, pesant la diplomatie et les aspects militaires d’une part, considérant les circonstances particulières de la Lybie et de son « guide » qui massacre à l’arme lourde ses populations d’autre part , appréciant enfin ce que doit être le rôle de la France dans cette région, nous n’avons pas choisi la meilleure voie.


Comme  déjà  exposé  dans l’article précédent «  Lybie : la France aurait dû intervenir sans l’impuissante Europe », je reste convaincu qu’il eût été plus efficace et finalement moins risqué de chercher de suite le K.O de Kadhafi, si possible avec les Anglais,  et de justifier ensuite.

Tels membres du Conseil de Sécurité auraient certes maugréé mais la plupart, après des regrets de forme, se seraient rangés à nos côtés, soulagés de ne pas avoir été impliqués ou peu désireux de paraitre protéger Kadhafi.

Certes encore l’indépendance affichée par la France eut agacé  Bruxelles, Berlin, et nos eurobabas… mais notre crédibilité en serait sortie renforcée en Europe, en Méditerranée et en Afrique.

Pourquoi n’avons-nous pas choisi cette voie ? Par faiblesse ou manque de moyens, voire les deux…

 

 

Français, ne nous leurrons pas ....le coq gaulois  montre plus de superbe que d’ergots aiguisés !

 


Katsumoto

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  • Diplômé EM Lyon, MBA York, 30 ans de carrière internationale en Europe, Asie, Amériques, comme cadre dirigeant /directeur général  dans des multinationales ou des PMI .
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