72 heures après le feu vert de l’ Onu et 48 heures après le début des premières frappes , la situation est confuse comme c’était malheureusement prévisible compte tenu de la méthode employée.
D’une part les moyens de Khadafi ne sont pas anéantis, et lui-même, terré à l’abri des attaques, poursuit sans difficulté une guerre psychologique via sa télévision d’Etat dont on peut s’étonner qu’elle n’ait pas fait partie des objectifs des premières frappes.
D’autre part, sur les ondes comme sur le terrain le Conseil provisoire Lybien semble étrangement discret, tandis que la coalition internationale montre des signes de nervosité en particulier du côté de la Ligue Arabe.
Il ne faut donc pas être grand stratège pour comprendre qu’à la manière dont se dessinent les choses, c’est l’enlisement qui guette, le temps jouant pour Kadhafi.
A quelles conditions y échapper ?
Il n’est pas de victoire militaire possible sans forces terrestres, et c’est la seconde faiblesse de la coalition.
Dès lors, il est temps que les rebelles lybiens soulagés de la menace aérienne prennent en main leur destin, repoussent les forces du colonel, et marchent sur Tripoli où il serait bon qu’ils suscitent un soulèvement.
Mais le peuvent ils seuls ? Là est la question.
La France et ses alliés peuvent leur apporter conseil , soutien logistique et aérien, en aucun cas intervenir au sol.
En revanche le gouvernement provisoire lybien devrait si besoin, et avec l’appui diplomatique des américains qui en financent l’armée, appeler à l’aide leurs frères égyptiens issus tout comme eux d’une révolution arabe : ainsi serait évitée l'intervention à visée colonialiste des Occidentaux qui servirait tant Kadhafi et les islamistes de tous poils.
Quelle que soit l’option, il lui faut agir et la France qui l’a prestement reconnu doit le pousser à se manifester de manière plus organisée et visible sur le plan de la guerre psychologique, de l’offensive diplomatique auprès du monde musulman, et dans les opérations au sol.
C’est au gouvernement provisoire lybien d’obtenir la tête de Kadhafi et à nul autre.
La France s’est mise en situation de dépendre de celui là pour sortir de la confrontation avec celui ci…c’est très regrettable.
Kasumoto