Voici qu’une chapelle du Parti Socialiste qui a voté sans sourciller le Pacte de Stabilité après tous les autres traités de l ‘Europe germaine, s’agite contre l’Allemagne et désigne Mme Merkel à la vindicte du bon peuple de gauche puisqu’elle serait responsable des malheurs de la France.
Cocasses déclarations populistes d’un parti prompt à désigner pourtant, sous ce vocable méprisant, tout ce qui jusqu’ici mettait le doigt sur une des tares fondamentales l’Europe !
Aussitôt tout ce que la classe politique compte de vichyssois, de professionnels du renoncement, ou d’euro babas, s’est insurgé contre ces gesticulations sacrilèges à l’égard de notre voisin modèle d’Outre Rhin.
Va-t-on un jour dans ce pays voir revenir au pouvoir des hommes et des femmes adultes ?
Car enfin, peut-on raisonnablement reprocher à l’Allemagne, puissance économique dominante en Europe depuis 100 ans, peuple laborieux et ambitieux, de faire selon ses intérêts et de s’assurer le contrôle économique d’une Europe qui absorbe la moitié de ses échanges ?
S’il y a abus de position dominante, et il y a incontestablement abus, ne faut-il pas en chercher la responsabilité chez nos propres dirigeants, socialistes ou libéraux, qui depuis 30 ans ont tout cédé par hostilité à leur Nation, utopie internationaliste ou mercantilisme mondialiste ?
C’est Giscard qui a voulu le SME dans lequel le Franc se liait au Mark, c’est Mitterrand qui a fait payer cher à la France la réunification de l’Allemagne avec la récession de 1993 en suivant la hausse des taux d’intérêts sur le mark, c’est lui encore et Chirac qui ont accepté la naissance officielle de l’Europe allemande avec le Traité de Maastricht, c’est Chirac qui a accepté le Traité de Nice qui a mis fin à la parité politique entre la France et l’Allemagne, c’est Sarkozy avec l’appui du PS qui s’est assis sur le rejet de la Constitution européenne par les Français pour faire voter le Traité de Lisbonne consacrant la domination des thèses allemandes dont le Pacte de Stabilité est le parachèvement ….. en attendant la prochaine étape « fédéraliste » que tous les ayatollahs de l’euro à l’UMP, au centre et au PS appellent de leurs vœux !
Dès Janvier 2009, dans "l 'Europe allemande ou les erreurs de la France", en plein merkozysme triomphant, je montrais ici comment et pourquoi nous en êtions arrivés là et ce qu'il nous en coûtait.
La croissance française garrotée par un euro qui n'est qu'un avatar du Deutschemark ne suffit plus à financer un Etat boulimique qui, dès lors, s'enfonce dans les déficits et l'endettement, d'autant plus que droite et gauche s'emploient à accroitre sans cesse la dépense publique!
Rien de tout cela n’aurait été possible si la France s’y était opposée ! Rien, si ses dirigeants, par lâcheté, incompétence, ou trahison, n’avaient consenti au renoncement et à l’asservissement !
Non ! Messieurs les socialistes en culottes courtes, mille fois non ! Ni Mme Merkel, ni l’Allemagne ne sont responsables de votre coupable faiblesse, de votre insondable sottise, et de votre fourberie éhontée !
Fourberie, en effet, car vos propos d’une autre époque, non seulement trompent les Français mais mettent en péril par l’anathème le seul véritable actif de la construction européenne : l’amitié franco-allemande
Savoir dire « Nein » sans contorsions latines inutiles, négocier fermement avec notre voisin d’Outre Rhin, ne jamais renoncer à quoi que ce soit d’essentiel et savoir proposer une vision réaliste sur d’évidentes communautés d’intérêts, voilà ce que les Français attendent de dirigeants légitimes !
Entendre une France intransigeante sur ses intérêts mais fiable, déterminée mais constructive, dotée d’une vision concrète de l’Europe où nos deux pays s’équilibreraient en respectant leurs différences, voilà ce qu’accepteraient avec respect, et même soulagement, les Allemands !
En l'espèce le seul débat résolu avec l'Allemagne est l'euro qui ne peut être aussi fort que le Deutschemark, la BCE qui ne peut être la copie de la Bundesbank avec pour seul objectif l'inflation, et l'UE qui ne peut être une passoire....l'austérité et la croissance sont les effets , pas les causes!
Mais aucunement les jérémiades d’une poignée de « bonnets d’ânes » chétifs lorsque sonne la fin de la « récré » !
L'Allemagne s'est débarassée voici 20 ans du mur de la honte...
Et toi, ma pauvre France, quand feras tu tomber ton "mur des cons" ?
Roger Franchino