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17 mai 2012 4 17 /05 /mai /2012 21:44

 

Tandis que le nouveau Président en France met en place son équipe, la partie en Europe se joue ailleurs.

La Grèce, comme prévu, va retourner aux urnes,  en apparence pour désigner une nouvelle assemblée, en réalité pour se choisir un destin dans ou hors de la zone euro.


D’un côté rester dans la zone de l'euro surévalué, c’est-à-dire supporter pendant une décennie au moins l’appauvrissement, et plus grave encore la saignée du pays fui par sa jeunesse et ses élites : au bout, l’agonie lente et douloureuse  de la mère de toutes les démocraties occidentales.

De l’autre sortir avec une forte dévaluation de la monnaie qui n’abrogera pas la rigueur mais qui permettra de relancer ce qui peut l’être, et qui ne pourra réussir que si le remboursement des dettes est rééchelonné , si l’Etat est reformé, et si la BCE accompagne le mouvement, d’une part en  garantissant via la Banque Centrale Grecque la liquidité du système bancaire local, d’autre part un niveau de parité raisonnable drachme/euro.


En Europe soit, renonçant au dogme de l’euro « über alles », les instances de Bruxelles, de la BCE, et les gouvernements adoptent une approche coopérative et se résolvent à préparer avec la  Grèce une sortie coordonnée de la monnaie unique. C’est ce que recommande enfin Christine Lagarde pour le FMI.

Soit , cédant au jusqu’auboutisme des intégristes de l’euromark, l’Europe pratique la politique du pire et ouvre la boite de pandore d’une crise monétaire et financière que personne ne pourrait plus maitriser.

C’est malheureusement cette menace que nos dirigeants semblent agiter au travers de déclarations qui n’ont d’autre but que de terroriser le Grecs, de leur imposer le choix des partis renégats qui les ont conduit là où ils sont, et de leur faire accepter l’inacceptable c’est à dire le désespoir et le suicide du pays .

Nous avons déjà entendu Hollande et Merkel répéter que les Grecs doivent se soumettre au mémorandum qui les saigne à blanc, en contrepartie de quoi on pourrait leur jeter en pâture quelques aumônes de relance.

Nous entendons les brillants économistes du système expliquer que faute d’industrie, la Grèce ne profitera pas d’une dévaluation, occultant qu’une de ses principales « industries », celle du tourisme se meurt depuis la dévaluation sauvage de la livre turque il y a une dizaine d’années.

Nous avons entendu Mario Draghi pour la BCE, déclarer qu’il ne soutiendra pas les banques grecques en difficulté, laissant le Grecs craindre pour leur épargne.

Et nous entendons  enfin se propager des rumeurs sur leurs retraits de liquidités des banques, ce qui n’a  d’autre objet que de déclencher une panique  pour assurer un vote de peur en faveur des pro européens.


Bref, on veut que les Grecs votent  « bien » le 17 Juin, comme Néron voulait que les gladiateurs se battent bien avant de mourir applaudis.

« Europa, morituri te salutant ! »devraient s’écrier le Grecs en se jetant sous les griffes des lions de l’austérité , pour la plus grande satisfaction des eurolâtres !


Qui ne voit qu’au travers des déclarations et manœuvres des instances européennes, c’est la négation des démocraties et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes qui se manifeste de plus en plus brutalement ?

Qui ne voit que cette tentation fasciste, déjà dénoncée ici à l’occasion du traité sur la Constitution destiné à contourner le Non des Français et des Hollandais puis à l’occasion du pacte de stabilité et de la « règle d’or »,  se fait sans cesse plus violente ?

Qui ne devine déjà que demain, c’est cette même tentation qui prendra le visage du fédéralisme que nous verrons bientôt ressurgir à la Commission de Bruxelles, à la BCE, ou dans l’Eurogroupe ?


Cette Europe  ne s’emploie pas au redressement des Grecs mais à leur asservissement.

Cette Europe qui a recours au chantage , à la manipulation et à l’intimidation des peuples, qui tente de  terroriser, se déforme  et se caricature à l'image de ce régime  despotique  mis en scène dans « Z »  par  Costa Gavras  du temps de la Grèce des colonels.

C’est à l'opposition  à cette dérive que nous apprécierons si « Moi, Président.. »  est le changement , au delà de conférences de presse BCBG ou d'un  cocasse ministère du  « redressement productif »,  car la France est menacée dans son essence tout comme la Grèce, tout comme  la plupart des  autres nations d'Europe.

 

Les Grecs n 'ont pas d'issue possible dans l'euro mais ils leur reste un espoir en dehors!

Dans tous les cas des épreuves bien sur, mais dans la sortie de l'euro une petite lueur telle celle d' une bougie dans la tempête.

Il leur faut du courage, mais aussi la solidarité d'une Europe démocratique, d'une autre Europe qui respecte les peuples pour sa propre survie.

 

Le Parlement grec a besoin le 17 juin de 300 Spartiates et d'un Léonidas, pas d'un commis de Golden Sachs et de bavards tremblants et corrompus!

 

 

Roger Franchino

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  • Diplômé EM Lyon, MBA York, 30 ans de carrière internationale en Europe, Asie, Amériques, comme cadre dirigeant /directeur général  dans des multinationales ou des PMI .
Président Club de pensée France Rebelle
  • Diplômé EM Lyon, MBA York, 30 ans de carrière internationale en Europe, Asie, Amériques, comme cadre dirigeant /directeur général dans des multinationales ou des PMI . Président Club de pensée France Rebelle

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