On a eu le 16 Mai un tête à tête Merkel – Hollande, puis un G8 avec des contacts Hollande – Merkel, puis un conseil européen le 23 Mai avec du Merkel du Hollande, un peu de Monti, un zeste de Junker, et une foire des belles intentions sur la croissance qu’il faudrait, qu’on pourrait, qu’on devrait…et les Grecs qu’on ne saurait jeter avec l’eau de l’euro avant de les noyer en son nom.
Nous avons été patients ici, plus que d’autres, mais vu d’où nous partions avec l’ex Président à la botte de Merkel, nous pensions qu’il fallait sur le sujet de l’Europe donner un peu de temps à « Moi, Président.. »…
Que voyons nous ?
Hollande, conformément à ses engagements et surtout au bon sens a compris que sans croissance les carottes sont cuites et surtout que ce qui bloque c’est la position de l’Allemagne, ce qui est tout de même nouveau pour le parti du renoncement moteur de toutes nos reculades depuis 30 ans.
Qu’est ce qui bloque alors la croissance dans la position de l’Allemagne ?
Hé bien son refus de financer de grands travaux par des dettes communes à toute l’Europe appelées eurobonds !!..Ainsi nous n’aurions pas de croissance parce que nous ne pouvons pas financer à crédit au niveau européen ce qui nous est interdit au niveau national. Il faudrait, en somme, que l’Europe emprunte pour financer les Grecs, les Portugais, les Espagnols, lesquels retrouveraient par miracle une compétitivité qui leur permettrait de rembourser…Bref nous garantissons les emprunts et eux relancent ce qui ne peut plus l’être puisque leur compétitivité n’est plus…L’ardoise serait donc au final pour l’Allemagne, ses satellites et même nous peut être… On peut comprendre les réticences de nos voisins d’Outre Rhin !
C’est là que l’on regarde « Moi, Président.. » en se pinçant…
Dans le même temps, son Moscovici de ministre de l’Economie et des Finances insiste sur l’intangibilité de l’euro et de la réduction des déficits, tandis que son Montebourg de ministre du « Redressement Productif » produit des déclarations modestes de redressement constatant la surévaluation dudit euro, tandis que son Peillon de ministre de l’Education Nationale ouvre grand les recrutements à ses copains enseignants qui votent si bien.
Bref on a une politique de schizophrènes, et un nouveau Président qui tourne autour du pot.
La croissance n’est pas un problème de grand travaux, mais un problème de compétitivité de toute l’Europe du Sud, dont la France.
Ce problème vient d’abord d’une monnaie surévaluée pour ceux-ci par rapport à l’Allemagne, et pour l’ensemble de la zone euro par rapport au Dollar et au Yuan.
C’est tellement vrai que la Deutsche Bank elle-même, pour gérer la question grecque, a proposé la création d’un euro G pour ce pays, dévalué de 50% par rapport à l’euro , mais restant accroché à la monnaie européenne avec la possibilité de s’y réinsérer une fois les équilibres retrouvés.
Quelle meilleure illustration de la nécessité de redonner de l’air à des économies si différentes avec des monnaies nationales qui fluctuent par rapport à une monnaie non plus unique mais commune ?
Alors « Moi, Président.. » tourne autour du pot avec l’Allemagne au lieu de mettre sur la table la seule vraie question qui est celle de l’euro devenu mark, et de la BCE devenue Banque Centrale Allemande.
Et avec ses eurobonds qu’il agite comme un moindre mal aux yeux des Allemands, il se trompe et nous enfume ….jusqu’aux législatives.
Faux départ Mr Le Président…vos contradictions vous rattraperont sans tarder, vous, vos ministres….. et les cocus du 7 Mai !
Roger Franchino