Voici un an , nous écrivions dans " Fillon 3 et G20: les colifichets du pouvoir":
" Le prince dont le royaume ne sera plus à ce train et à l'échelle du monde qu'une province au bout de la péninsule européenne,le prince qui ne bat plus sa monnaie et dont la politique doit recevoir l'aval des rentiers et négociants de la terre entière, le prince dont les armes autrefois redoutables ne sont plus maintenues, et dont le peuple s'enfonce progressivement dans la précarité...hé bien ce prince entend faire croire à ce peuple qu'il peut demain ordonnancer un nouvel ordre économique mondial"
"Alors l'oeil fixé sur 2012, il lui restera à faire diversion en paradant à Cannes, à tenter d'éblouir devant quelques colifichets que lui lanceront les Grands comme on le faisait jadis aux indigènes pour leur donner l'illusion que leurs chefs vassalisés méritaient considération"
Peut on retrancher un mot de ce qui fut écrit?
Le G20 , hors ses rituelles déclarations d'intentions, n'a avancé sur rien de tangible qu'il s'agisse de croissance mondiale, de système monétaire international, de régulation financière.
Pouvait il en être autrement dès lors que les intérêts chinois et américains d'une part, les marchés financiers d'autre part imposent leur loi?
Le yuan et le dollar faibles profitent de l'euro fort pour coloniser l'Europe, Wall Street et la City veulent moins d'Etat et de souveraineté pour plus de profits.
L'Europe affaiblie par ses utopies monétaristes et fédérales vit au rythme exclusif des intérêts d'un seul pays et s'affiche comme l'homme malade du Monde, contraint de faire la manche auprès de la Chine dont elle favorise le développement à ses dépends.
La France , en quête d'apparence depuis qu 'elle s'est vassalisée, essaie pathétiquement de paraitre encore tout en se soumettant tantôt aux diktats de sa vosine d'Outre Rhin tantôt aux oukases des agences de notation et des marchés financiers.
Paralysée par son appartenance à la zone euro , terrorisée à l'idée de perdre sa notation AAA, elle accumule les plans d'austérité en sacrifiant sa croissance , son avenir, son indépendance, au mépris des Français dont le chômage grossit et dont les acquis sociaux sont rognés un peu plus chaque jour.
Ses dirigeants lui infligent sacrifices sur sacrifices, lui reprochant ses erreurs passées qui furent d'abord les leurs, et lui donnent sans modération en modèle l'Allemagne comme si cette génération de politiciens fatigués de leurs faiblesses à défendre nos intérêts dans cette Europe germanique s'étaient résignés à une version molle de la Révolution Nationale chère à leurs ainés défaits en 1940.
Et ce n'est pas l'expédition aérienne, victorieuse grâce à l'appui américain, contre une petite armée lybienne qui peut rassurer sur l'état réel du pays.
Où est le dessein qui devrait mobiliser les Français dans l'effort? Quelles perspectives offrent ils en contrepartie des sacrifices demandés? Ou est l'espoir?
Rien! Où que l'on regarde , côté majorité gouvernementale ou socialiste, il n ' y a que renoncement, faiblesse, faux semblant!
L'Europe nous avait promis la paix et la croissance. Elle nous apporte le déclin, la regréssion et peut être un jour la guerre civile comme les évènements en Grèce peuvent le laisser redouter.
Restent enfin les colifichets dont notre Président candidat s'est contenté avec gourmandise...Barak Obama , qui n'a pas à se plaindre de la France revenue à son rôle de supplétif dans l'Otan , lui a décerné comme à l'école quelques louanges qui n'engagent à rien...brevet de leadership et dynamisme dont malheureusement, de ce côté de l'Atlantique, nous n'avons pas encore vu la traduction dans la remise en cause indispensable de l 'euromark!
Demain le Président-candidat ira à Colombey dans un rituel électoral complètement décalé...
" Hé bien , Môssieur Sarkozy, quelles nouvelles m'apportez vous de Vichy ? " pourrait il entendre s'il avait encore l'oreille gaulliste...
Roger Franchino