Le 2 Novembre se sont réunis à Paris 64 adhérents du Club d’entrepreneurs France-Rebelle, avec la participation de Messieurs Formentini et Reiff tous deux entrepreneurs et engagés dans la vie politique en Italie et Allemagne.
Commentant la situation de son pays, Mr Formentini a exposé que l’Italie du Nord , pour la première fois atteinte depuis la fin des années 50 par un chômage supérieur à 10% aggravé par les politiques restrictives et la taxation massive décrétées par Mr Letta, digne successeur de Monti ,avait vu depuis 4 ans le taux de faillite des petites entreprises exploser du fait d’un marché atone, d’ un système bancaire incapable d’assurer les financements et d’une monnaie surévaluée.
Mr Reiff, industriel du Bade Wurtemberg, s’est inquiété des déséquilibres créés par une monnaie dont il considère que, si elle a surtout servi les intérêts allemands dans un premier temps, elle est désormais en passe de se retourner contre l’Allemagne en faisant de son pays , volens nolens, le prêteur en dernier ressort de l’Europe du Sud, alors que ses charges vont exploser pour faire face à une démographie vieillissante et aux limites du « Standort Deutschland » ( fabrication en Allemagne) avec des coûts de sous-traitance en Europe Centrale qui augmentent trop rapidement. Il s'inquiète également de l'état réel des banques allemandes compte tenu des opérations menées dans les filiales ouvertes à l'étranger , dans des territoires sans régulation.
Du côté français, l’estimation du Trésor selon laquelle 10% de baisse de l’euro permettrait le gain de 150 000 emplois nous est parue bien conservatrice à l’aune de nos entreprises représentées qui estiment que leur marge moyenne est de l’ordre de 26% contre 42% en Allemagne et même 31% en Italie ! En France, l'autre grande préoccupation provient de l'hystérie fiscale d'un gouvernement aux abois.
Pour tous, l’Europe est devenue une terre de déclin, dans laquelle les intérêts mal compris de chaque nation ont abouti à une créature virtuelle, l'UE, qui ne pèse pas du poids qui devrait être le sien face aux grands enjeux politiques, économiques, et environnementaux de notre siècle, tandis qu'elle sert les intérêts d’une caste technocratique soumise à un capitalisme financier extrêmement dangereux.
Pour corriger le système, le retour à la coopération des Nations européennes plutôt qu’à une fusion utopique, et le rétablissement d'Etats organisés efficacement, sont de toute évidence, la clef de voute du redressement.
De ce point de vue, il a été considéré que la confiance ne pouvait être accordée aux politiciens de profession qui en France comme ailleurs ont conduit l’Europe à l’échec et les Etats à la faillite, ni aux technocrates qui occupent les allées du pouvoir sans avoir jamais été confrontés aux réalités de l’entreprise, reconnue ici comme la seule créatrice de richesse, c’est-à-dire d’emplois réels.
Œuvrer pour une autre pratique de l’euro et un renouvellement profond du personnel politique à l’aune de ce qu’il fait plutôt que de ce qu’il dit, seront les axes du club France Rebelle lors des prochaines échéances en France, comme s'y emploient nos invités dans leurs pays respectifs.
A tous merci!
Communiqué France-Rebelle