Voici l’horreur qui ressurgit des poubelles de notre Histoire…quatre personnes assassinées ce matin à Toulouse après un militaire et deux autres à Montauban de la main du même tueur.
L’abomination le dispute à la lâcheté puisque l’on a abattu de sang-froid trois enfants d’une école, et trois militaires désarmés, presque encore des enfants eux aussi.
Que dire sinon , comme chacun, avec les frissons d’horreur et la révolte que suscitent ces actes, compatir avec respect et discrétion à ces jeunes vies tranchées, et à la détresse de leurs proches ?
Que dire, sinon souhaiter que la police aboutisse vite dans ses recherches , sachant pourtant que cela ne rendra pas la vie aux sacrifiés ?
Mais aussi pourquoi se sent-on saisi d’un étrange malaise indéfinissable, quand il semble que l’assassinat des trois jeunes militaires désarmés suscite moins d’indignation que celui de trois enfants ? Bien sûr , les trois enfants de l’école juive étaient encore des bambins ajoutant ainsi à l’horreur, mais nos militaires de 23, 25 et 30 ans auraient presque pu être leurs grands frères…
Deux militaires d’origine maghrébine, un antillais, trois enfants et un adulte juifs, on aimerait tant que ces victimes là soient mélées également dans nos cœurs , et particulièrement dans celui de nos politiciens, dans un même élan, spontané, sans arrière-pensée d aucune sorte. Est ce le cas?
On aimerait tant, devant la débauche de déclarations, en être assurés !
Enfin, j aimerais comme d'autres peut être, à titre personnel et pour ceux d’entre nous qui sont le moins véhéments en paroles mais pas les moins sensibles, devant l’horreur des crimes touchant les enfants, qu’il s’agisse de crimes gratuits comme ceux-ci ou consécutifs à des abus sexuels, que soit reposée la question des peines encourues, et notamment dans ces cas particuliers extrêmes de la peine capitale.
Ce n’est pas le moment, certes, tant l’émotion étreint…donc silence et recueillement, mais ayons le courage de ne pas oublier, quand viendra le temps du deuil, ces innocents massacrés et leurs familles brisées.
Roger Franchino