Hier soir c’était au tour de Hollande de tenter la séduction à « des Paroles et des Actes » sur Antenne 2.
Le candidat, tout en rondeur, s’est efforcé d’enfermer les Français dans la dialectique qui fait son affaire depuis le début : « puisque vous en avez marre de Sarkozy et que l’unique alternative c’est moi, peu importe mon programme qui est ce qu’il vous plaira…Votez pour moi »
Du coup, Copé qui a vu la faille, tout comme François Lenglet et les autres journalistes, a eu beau jeu de retourner sur le grill avec cruauté la tulipe Hollande qui fit bien souvent peine à voir au milieu de ses vœux pieux et de ses contradictions..
Sur la partie économique, le candidat PS soutint que le rétablissement des comptes du pays passait aussi par la croissance et non pas seulement par l’austérité comptable chère à Copé , ce qui est marqué du sceau du bon sens. Reconnaissant sous la pression que son programme ne permettrait pas de rétablir l’équilibre budgétaire prévu en 2016 si une croissance supérieure de 50% au niveau estimé par l’OCDE n’était pas au rendez-vous, il promit de ne signer le pacte budgétaire Sarkozy Merkel que si un volet croissance était introduit.
Pourtant en bon européen béni-mais-oui, signataire de tous les traités de soumission, il refusa de parler d’ultimatum en cas de refus de nos partenaires allemands, laissant déjà percer une résolution pour le moins vacillante !
Alors quel volet, avec quels moyens ?
Un emprunt européen pour des investissements d’infrastructure et en énergies renouvelables, un emprunt de la BEI pour financer les innovations, et la formation….
Bien entendu l’Allemagne qui ne veut pas d’endettement supplémentaire se rangerait par quelque miracle à son avis , et le financement de quelques innovations suffirait à relancer la croissance immédiatement..
C'est à Lourdes que le candidat devrait tenir son prochain meeting!
Quels montants d’emprunts seraient nécessaires pour augmenter de 50% le taux de croissance en Europe ?La question ne fut pas même posée !
En quoi ces emprunts rendraient ils nos entreprises plus compétitives face à leurs concurrentes allemandes pour résorber une part importante de notre déficit extérieur ? Question qui tue, ignorée !
En quoi ces mesures qui nous échappent permettraient elles de réindustrialiser la France, de mettre fin aux délocalisations, de rétablir une concurrence loyale face au dumping qui nous inonde de produits à bas coûts ?Question soigneusement éludée !
Bref, l’hypothèse de croissance qui conditionne le programme de Hollande ne repose en vérité que sur l’incantation européenne et sur une soudaine bonne volonté de l’Allemagne qui a démontré tout le contraire ces 20 dernières années !Ce programme est en verité mort-né.
Tout se passe comme si Hollande avait l’intuition que sans croissance rien n’est possible, mais ne voulait pas aller au bout des causes de l’anémie européenne qui remettrait en question une monnaie surévaluée responsable de l’étouffement de nos exportations et de l’explosion des délocalisations, une Europe passoire ouverte à tous les vents de la mondialisation. Ce serait en effet reconnaitre qu'il fut de ceux qui nous ont fourvoyé dans cette impasse.
Le faire plairait certes à Mélanchon , Chevènement et Montebourg mais aliènerait Aubry, Guigou, Lang, et Sapin , sans parler des Joly, Cohen Bendit et Mamère dont les voix comptent pour l’élection !
Occultant les causes de notre déclin économique, sa politique d’équilibriste politicien condamne toute possibilité de redressement de la France, tout autant que celle de Sarkozy et des gouvernements UMP , Centre et PS qui dirigent le pays depuis 30 ans.
Nous le répétons régulièrement ici car chaque interview des candidats issus de ces partis, ne fait que confirmer leur myopie coupable, et leur renoncement.
Ce renoncement fut illustré encore sur le retour dans l’Otan assumé par Copé, mais dissimulé par un Hollande au double langage qui se claironne contre sans s’engager pour autant à quitter l’organisation une fois arrivé au pouvoir !
Ce candidat, Janus souriant aux convictions à géométrie variables et à la détermination chancelante, est en réalité une illusion d’alternative à Sarkozy.
Ce n’est pas le Président qu’il faut pour redresser la France tant qu’il est temps encore.
Pour cela, il n’est d’autre issue que d’attaquer les racines du mal que sont la monnaie unique et le détournement de l’idée européenne qui commandent tout le reste!
Depuis hier un vote utile est possible…708 maires de France en ont offert la chance avec le parrainage de Nicolas Dupont Aignan qui sera la voix réaliste d’une France Libre pour une France à nouveau prospère.
Roger Franchino