Tandis que l’Ebola saigne une part de l’Afrique, qu’en Orient l’obscurantisme assassine librement , qu’aux portes de l’Europe l’empire russe tente de renaitre face aux appétits de l’Occident, et que la France continue son interminable effondrement, ceux qui gouvernent ce qu’il reste de notre République jouent le psychodrame d’une révolution de parti.
Les uns argumentent tardivement que la soumission à l’euro et l’austérité épuisent le pays aussi surement que les saignées des médecins de Molière tuaient les patients, et sont sitôt excommuniés par les croyants du Saint Empire germanique qui fait porter la croix des pêchés de l’euro aux peuples .
La guerre de religion couve dans chaque parti auto proclamé de gouvernement, qu’il soit de gauche ou de droite, tant il apparait sans équivoque que les politiques suivies depuis 15 ans par les uns et les autres n’ont connu qu’échecs cuisants.
Englués dans le mensonge par crainte de paraitre hérétiques pour les plus clairvoyants, ou convaincus par incompétence de la liturgie officielle, nos politiciens en sont réduits à faire mine qu’un Macron qui n’a jamais vu d’usine sera plus efficace qu’un Montebourg qui en a trop vu sans rien faire.
Est-ce que ce monde est sérieux s’interrogeait le taureau d’une chanson jeté au fond d’une arène par des matadors assassins et protégés ?
Depuis 40 ans le pays vit un délitement moral général qui a généré une société dépressive et un monde politique consanguin, issu des mêmes bancs, coopté par les mêmes sectes, protégé par les mêmes charges, qui ne peut se valoir d’aucun fait remarquable sur les champs de bataille modernes que sont les marchés et les entreprises.
Il font Sciences Po et l’ENA pour maitriser les sophismes et pénétrer la secte, filent à l’Inspection des Finances pour soigner leur carnet d’adresse, monnaient ce dernier comme potiches non opérationnelles dans un groupe privé pour s’enrichir à bon compte , avant de revenir plein d’incompétence et d’arrogance sévir dans quelque parti de l’alternance programmée ou dans quelque ministère pour servir leur carrière et non la France.
Les tribulations socialistes, devenus syndicat des profs et des fonctionnaires, comme celles de l’UMP , devenu syndicat de la bourgeoisie mondialiste, ne sont que la conséquence du délitement moral , de l’incompétence entrepreneuriale, et du renoncement à la France de leurs cadres.
Evidemment qu’il faut s’absoudre de l’euro qui ne sied qu’à l’Allemagne, et évidemment qu’il faut réduire les gaspillages de la dépense publique !
Mais cela ne suffira pas au rétablissement de la France si l’entreprise ne s’accompagne pas du retour au culte de l’effort et du travail, de la compétence dans l’action et ses résultats plutôt que dans le verbiage, de la responsabilité et des sanctions positives ou négatives auxquelles personne ne saurait se soustraire.
Le PS et l’UMP dont les appareils sont minés par la consanguinité et condamnés par le pays , ne peuvent, bien sûr, aspirer à cette tâche.
Restent les patriotes, mais à quelle condition ?
A condition d’abord de rassembler tous ceux qui croient en la France et en l’effort individuel.
Ceux-ci peuvent être proches de Montebourg ou de Le Pen, qu’importe, puisque la tâche demandera tous les concours !
Le FN est en position incontestablement, tant il a su prospérer sur la persistance de la crise, le rejet d’une immigration incontrôlée, la prise de conscience de la nature profonde de l’Europe allemande, et l’attachement à la France. Saura-t-il cependant se défaire à temps des résurgences de son passé sulfureux ?
Cela aurait pu aussi être le cas d’un mouvement gaulliste s’il avait su se démarquer plus clairement du programme du FN en donnant à la participation toute la place que De Gaulle avait pressentie, développer une stratégie de conquête sérieuse, et tirer les conclusions honnêtes de ses échecs électoraux dans des contextes pourtant de plus en plus porteurs.
Rien n’a été fait puisque les appareils partisans préfèrent, contre l’évidence, incriminer le système ou la loi électorale, à la façon de l’équipage d’ une course en mer qui s’en prendrait à la météo plutôt qu’à ses erreurs de manœuvre.
L’intérêt du pays qui s’enfonce commande de préparer des femmes et des hommes d’expérience professionnelle incontestable, habités d’un charisme naturel , qui ne puissent être perçus comme des Bayrou du gaullisme, ou des gamins de préaux menus et tendres comme le beurre normand.
Les échéances qui, inéluctablement, se présenteront plus tôt que programmé ne pourront être assumées par des marie louises en culottes courtes qui se rêvent maréchaux, ni par des grognards du doigt sur la couture.
Le sauvetage du pays c’est bientôt, et commence maintenant par le remaniement moral de ceux qui prétendent l’entreprendre.
France Rebelle s’y emploiera en sa modeste mais résolue mesure là où se trouveront les sincères volontés.
Roger Franchino