Alors voici nos socialistes en mal de destin politique en train de commémorer l’arrivée de « Tonton » au pouvoir le 10 Mai 1981.
Mais qui fut ce Mitterand ?
Beaucoup ont écrit sur lui, peu l’ont encensé, tant le personnage fut un Janus.
Avant guerre, issu d’une famille bourgeoise catholique, il milita dans les rangs conservateurs.
Après la déroute de 1940, il rallia sans hésiter le gouvernement de Pétain qu’il servit, par qui il fut décoré de la francisque parrainé en cela par deux membres de la Cagoule ( extrême droite fasciste d’avant guerre) , révélant déjà ce qu’il confirmera tout au long de sa carrière : opportunisme et arrivisme prenant le pas sur toute autre considération, défaitisme s’agissant du destin de la Nation et inaptitude à percevoir le sens l’Histoire.
Il restera au service de la France de la collaboration jusqu’en 1943, c’est-à-dire bien après que la persécution des juifs ait commencé, ne passant dans la Résistance qu’en 1943 c’est-à-dire dès que le débarquement américain en Afrique du Nord montra qu'i était temps de changer résolument de camp. De cette époque il gardera jusqu’ en 1993 des relations « amicales » avec le sinistre René Bousquet qui organisa en 1942 pour les SS la rafle du Vélodrome d’Hiver …
Sous la IV République ,il se fit élire au petit parti de centre droit ( l’UDSR ) avant de se découvrir un opportun destin à gauche sous la Vème République.
Onze fois ministre de la IVème République, il le fut grâce au rôle charnière de son petit parti dans des institutions qui autorisaient toutes les combinaison partisanes, favorisant ainsi les carrières de politiciens habiles et ambitieux à défaut d’avoir le sens de l’Etat. On sait que cela mena la France à la quasi banqueroute et au bord de la guerre civile.
Janus il le fut sur la question coloniale, prônant en privé des idées libérales mais assurant que la guerre en Algérie était la « seule issue à la rébellion » en tant que ministre de l’Intérieur en 1954.
Janus il le sera aussi en 1957 en tant que Garde des Sceaux en couvrant les condamnations à mort de 45 rebelles et d’un militant communiste algérien et en abolissant cette peine après son élection en 1981…il aurait pu démissionner dans l’honneur de son poste de Garde des Sceaux, mais c 'était incompatible avec son espoir d'être nommé Président du Conseil…. Mitterand a toujours su adapter ses convictions aux nécessités de sa carrière .
Evidemment , le retour du Général de Gaulle qui l’avait jaugé dès 1943, et surtout les institutions de la Vème République qui réduisaient à peu de chose le jeu des partis grâce au scrutin majoritaire puis à l’élection présidentielle au suffrage universel allaient être un coup dur pour ses ambitions.
Démontrant une fois encore son absence de sens de l’Etat, son peu d’intérêt pour l’avenir du pays, il fut pour des motifs carriéristes, un opposant farouche à la fois aux institutions et au Général de Gaulle qu’il tenta d’habiller du costume de dictateur… lui qui avait servi Pétain, et lui qui après avoir écrit « le Coup d’Etat permanent » se fondra si bien dans les institutions décriées une fois élu Président en 1981!
Le personnage fut assez douteux pour qu’un soupçon jamais démenti pèse sur l’attentat de l’Observatoire de 1959 dont il prétendit avoir été victime et dont il pourrait avoir été le commanditaire pour se refaire une popularité…
Après s’être fait élire en 1981 sur un programme commun utopique avec les communistes dont il avait besoin des voix, il tourna dès 1983 le dos à sa politique « de gauche » en choisissant le libéralisme et l’Europe.
Ayant renoncé depuis longtemps à la France comme le montre bien Jean Pierre Chevènement dans son livre « La France est elle finie ?», il va être à l’origine de tous les traités européens qui depuis celui de Luxembourg à celui de Maastricht vont orchestrer l’abandon de la souveraineté nationale et organiser notre mise sous tutelle économique de l’Allemagne réunifiée.
Mitterand ne comprit probablement pas grand chose aux enjeux européens de l’époque….quelques semaines avant la chute du mur de Berlin, il se rendit en Allemagne de l’Est assurer le pouvoir communiste chancelant du soutien de la France, en même temps qu’il accrochait le franc au deutschemark …
Du coup il froissa notre voisin d’Outre Rhin qui , à juste titre, y vit le « manque de fiabilité » du partenaire français, tandis qu’en voulant tenir une parité monétaire illusoire il imposa à notre économie des taux d’intérêts élevés, justifiés en Allemagne par le coût de la réunification, mais pas en France.
Notre économie ne se relèvera jamais de cette cure d’austérité qui vit naitre le concept de « désinflation compétitive » qui se traduisit surtout par la baisse de la part des salaires dans la valeur ajoutée : ironie de l'Histoire, en se mettant en parenthèses pendant cette période alors qu'elle aurait pu accélérer sa croissance, la France de Mitterand a facilité la réunification de l’Allemagne !
Le couronnement de cette entreprise fut le traité de Maastricht qui fut une capitulation sans conditions devant les exigences de celle ci et provoqua la rupture avec Chevènement.
On connait la suite avec l’euro, les déficits extérieurs qui explosent, et les délocalisations…
Dans le même temps la période Mitterand fut marquée par la hausse ininterrompue du chômage qu’il tenta de contenir en recrutant à tour de bras des fonctionnaires, c’est-à-dire en accroissant les charges de l’Etat et au final la dette dont nous souffrons aujourd hui.
A l’extérieur, il accepta sans broncher le coup de force du chancelier Kohl qui, en reconnaissant la Croatie, fit éclater la Yougoslavie et entraina les Balkans dans une guerre ou des avions français bombardèrent les Serbes, nos alliés de toujours, tandis qu’en Afrique il laissa d’autres nous supplanter peu à peu auprès des pays amis .
Au plan des mœurs politiques enfin, inutile de rappeler que nombre de ses proches à la tête des entreprises nationalisées abusèrent des biens qui leurs étaient confiés ( Gomez chez Thomson, Attali à Air France…), que ce sont les deniers du contribuable qui couvrirent la protection de Mazarine, que l’on ne sait toujours rien des motifs du suicide de Béregovoy ,et que les institutions de la Vème République furent dévoyées par les cohabitations avec les complicités de Chirac et Balladur, Mitterand partageant avec ceux-ci que ni l’honneur ni les convictions ne sauraient résister aux délices du pouvoir…
Au 30 ème anniversaire de son élection de 1981, chacun qui lira ceci comprendra aisément qu’il n’y a guère à commémorer de l’œuvre et du personnage.
A tout le moins puisse cela ouvrir les yeux de ceux qui regardent du côté de ses contempteurs !Ces socialistes qui invoquent le fantôme de Château Chinon choisissent bien mal leur modèle….à les suivre, les présidences de Mitterand attestent que la France ne s’enfoncerait que davantage encore.
Katsumoto