« Moi, Président… » , reposé comme un citoyen normal, a présenté à des Français pas normalisés , son plan de redressement qui vient après tant d’autres dans une Europe allemande qui se débat comme un canard sans tête.
Il faudra trouver au moins 30 milliards € pour équilibrer, peut être, le budget de l’Etat en 2013!!
Réduira-t-on les gaspillages ?
L’administration des 65 millions de Français coûte 165 milliards € de plus chaque année que celle de 82 millions d’Allemands, et nous employons pour cela 500 000 fonctionnaires de plus ( Nicolas Baverez, économiste auteur de « la France qui tombe »).
Les collectivités locales, socialistes pour la plupart, ont recruté 350 000 fonctionnaires en 10 ans pour truffer le millefeuilles administratif du pays, avec communes, départements et régions aux compétences superposées.
Parle-t-on de rationnaliser cela avant d’augmenter la pression fiscale sur les ménages et les entreprises seules créatrices de richesses ?
Que nenni! « Moi , Président … » sait où sont ses clientèles et ses relais de pouvoir partisan !
Alors il sanctuarise les effectifs pléthoriques d’une Education Nationale inefficace mais pourvoyeuse de militants, ceux de la Justice compassion, ceux de la sécurité quand les « hirondelles » vont par trois pour collecter des PV, et conserve départements et régions tous et toutes plutôt roses copains.
La Défense reverra ses programmes à la baisse, et la France continuera ses grimaces de grande nation déchue, en Syrie , en Afrique, et ailleurs, n’ayant plus les moyens de jouer un rôle à ses propres portes.
Mais on taxera et tondra tout ce que l'on pourra, ménages et entreprises, pour que durent les sinécures!
Retrouvera-t-on la croissance ?
Non plus, car les mêmes causes engendrent les même effets.
La politique de vassalisation à la loi allemande qui fut celle de Sarkozy est reprise dans son intégralité, avec le Traité scélérat sur le Pacte Budgétaire qui sera signé par l’ensemble du parti du renoncement PS-UMP, et les Français qui ont cru le contraire auront été dupés comme cela avait été pronostiqué ici avant la présidentielle.
L’Allemagne ne lâchera qu’en dernier recours l’euromark qui a conforté son industrie, lui a permis de dégager 1000 milliards d’euros d’excédents en 10 ans, et d’acquérir 2000 milliards € d’avoirs à l’étranger.
C’est pourquoi Mario Draghi a pu lui forcer la main en imposant momentanément de venir au secours des dettes à court terme du Sud, mais ne sauvera que temporairement la zone car les banques centrales ne rétablissent pas la compétitivité des économies.
L’euro restera surévalué, l’Europe ouverte aux pays bas coûts car l’Allemagne leur vend machines outils et voitures de luxe, et ce qui reste d’industrie française continuera à délocaliser ou à péricliter.
Le déclin ne peut que s’accélérer avec le renoncement à la souveraineté budgétaire et l’explosion se rapprocher avec ce nouveau pouvoir tout aussi illégitime que le précédent.
Alors où sont les recours ?
Evidemment , ni à l’UMP , ni au Centre co-gérants avec la gauche du déclin depuis 40 ans.
Ni à l’extrême gauche qui n’a pas su choisir le bon sens au moment de la présidentielle, ni à l’extrême droite tant que l’aggiornamento des références sulfureuses du passé n’aura pas été mené à son terme par Marine le Pen.
Le gaullistes , alors peut-être, si peu représentés, si éclatés ?
Nous avons eu un candidat à la présidentielle…hé bien qu’il reprenne le flambeau pour le porter plus loin, plus haut !
Les Français ont besoin d’une vision de la Nation, et d’un projet social , indissociables pour retrouver l’espoir pour les uns , adhérer pour les autres.
La souveraineté est la condition qui commande tout, mais elle reste insuffisante sans le « re-engineering » du fonctionnement de la société.
La famille, l’éducation, la sécurité sont les piliers du contrat social, mais la façon dont les citoyens dans la cité, les travailleurs dans les entreprises sont associés aux choix commande la mobilisation des ardeurs ou la passivité.
Hors, la France a besoin de mobiliser ses enfants pour un redressement collectif qui transcende les individus, où chacun et chacune comprend le sens de son effort.
Nous ne pouvons plus au XXI ème siècle, avec l’intelligence de nos enfants, l’évolution des technologies, le raccourcissement du temps, obtenir l’engagement efficace en imposant du haut comme au XVII éme siècle !
La participation dans la cité et dans l’entreprise via la cogestion doivent devenir le quatrième pilier du contrat social, parce qu’il n’ y a pas d’alternative dans une société du savoir, parce que c’est notre chance dans un monde d’esclaves, parce que d’autres qui ont choisi cette voie sont plus efficaces que nous, et parce que les Français resteront toujours des Français, râleurs certes, mais capables du meilleur aussi lorsqu’ils se mobilisent.La participation n 'est plus aujourd hui une option mais une obligation!
La souveraineté sans la participation est une démocratie unijambiste, et un gaullisme sans participation est une contrefaçon pompidolienne!
Roger Franchino