Avec 23 suicides en 18 mois , il semble que le virus qui prolifère chez France Télecom soit pour l'instant en métropole bien plus dangereux et sournois que le H1N1...
Nous avons donc vu Mr Lombard , son président , convoqué par un ministre du travail troublé par la sinistre série ..
Mr Lombard nous a fait entendre que France Telecom devait s'adapter aux nouvelles technologies, à la concurrence, qu'il était conscient des difficultés rencontrées par ses salariés mais qu'enfin les médias avaient une grande responsabilité dans les suicides qui se multiplient par effet d'imitation...
Fort de sa bonne conscience, il décide donc de suspendre pour un mois les "réorganisations", et multiplie les cellules psychologiques pour soutenir les personnes déboussolées..
Pendant ce temps, l'action France Telecom tient son rang et les profits sont au rendez vous dans un secteur peu affecté par la crise..
Alors que faut il en penser?
Que Mr Lombard n'a pas la conscience très sourcilleuse ou encore , peut être, que son "variable" pourrait bien l'aveugler?
Que décidemment entre l'arrogance des traders et des pratiques managériales d'un autre âge, le système libéral n'en finit pas de se déconsidérer?
Que nous sommes moins protégés du harcèlement et des suicides en entreprise que des accidents de la route ?
Que les syndicats sont décidemment bien impuissants, les conseils d'administration bien accommodants, et l'Etat bien absent ?
Il faut sans doute penser ceci et cela, mais surtout et encore que rien ne changera tant que les salariés ne seront pas représentés dans les Conseils d'Administration.
Il faut encore penser que, de l'avenir de notre planète à celle du citoyen, le progrès ne passe plus par ce système liberal et financiarisé tel qu'il est.
Car enfin "il n'est de cause qui vaille que celle de l'Homme" ( C. De Gaulle) et l'on n'aperçoit plus guère cette préoccupation.
Quand à Mr Lombard, illustration de cette dérive des moeurs, conseillons lui de lire Mr De la Bruyère qui de son temps déjà assénait:
" Les éminentes fonctions rendent les grands hommes plus grands, et les petits plus petits encore"
Katsumoto