Hé bien, qui n' a vu sa sieste estivale troublée par le courroux de nos politiciens à l'annonce des bonus provisionnés par la BNP!
Vous et moi certainement...les traders à peine plus malheureusement!
En réalité le Président a sermonné nos banquiers repus, condescendants face à leur clients en mal de crédits, mais toujours aussi assoifés de bonus faciles à empocher par tous temps, fût ce en faisant les poches des contribuables parfois devenus chômeurs grâce à leurs excès.
Mais que n'a t il pas pris les mesures qu'il convenait, suggérées ici en leur temps, dans " Crise financière: lettre du 29 Septembre ( 2008!!) a Mr Sarkozy"
Alors que la débacle guettait nos banques, et au lieu de leur procurer des avances sur fonds publics, pourquoi l'Etat français ne s'est il pas porté acquéreur en Bourse d'une part de leurs actions alors sévèrement décotées, mesure qui avait trois avantages principaux:
- en devenant actionnaire de 5%, 10% , 15% suivant les cas, sans indiquer le niveau de ses intentions ,les marchés auraient compris que l'Etat se portait garant de nos banques.
- en devenant actionnaire, l'Etat pouvait exiger une place au Conseil d'Administration et donc veiller à ce que les "recommandations" en matières de crédit à l'économie, de rémunérations et de bonus soient effectivement appliquées.
- en achetant des actions décotées , il faisait un placement judicieux des fonds publics susceptibles d'autoriser de confortables plus values bienvenues pour réduire la dette de la France.
Il ne risquait rien, puisque si la crise s'était aggravée , il aurait de toutes façons été contraint de les nationaliser.
Un exemple?
L'action de la BNP , au plus fort de la crise est tombée à 20,66€ ce qui correspondait à une capitalisation boursière d'environ 22 230 000 000€
Acheter , disons 10% des actions de BNP alors, représentait un investissement de 2 223 000 000€ en même temps que le signe de l'engagement de l'Etat pour les marchés financiers.
Aujourd'hui l'action BNP vaut 56,6€, soit une capitalisation boursière de 60 801 000 000€ !
Les 10% acquis par l'Etat vaudraient donc 6 081 000 000€, soit une plus value potentielle de
3 858 000 000€!!!
En supposant qu'il décide de n'en revendre que 5% pour continuer de garantir et de peser sur la politique de crédit c'est 1 900 000 000€ de plus values qu'il pourrait utiliser pour rembourser la dette !!
Qui plus est cette plus value, réalisée en bonne part sur le dos d'investisseurs financiers qui sont pour beaucoup dans le déclenchement de la crise ne serait qu'un modeste retour des choses....
Bien mieux que de créer des commissions de "has been" pour tenter de rogner ici ou là, ou inventer des taxes sur le sexe des anges...
Seulement voilà....on voudrait réguler sans trop fâcher la finance comme d'autres veulent la poule et l'oeuf!
Prenons le pari ici que le G20 bis n'accouchera en la matière que d'une chétive souris.
Katsumoto