4 mars 2009
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Mr Lelouche , parlementaire UMP de qualité, est donc chargé d'une mission de coordination sur la Pakistan et l'Afghanistan.
Il s'agirait de rien moins que de tenter de trouver un remède à l'enlisement en Afghanistan et à la destabilisation du Pakistan, puissance nucléaire.
L'ambition, pour louable qu'elle soit, laisse perplexe lorsque l'on observe nos difficultés matérielles pour équiper et soutenir nos soldats sur le terrain. Difficile dans ces conditions de peser sur quoi que ce soit: nous sommes dans la fiction.
Neanmoins nous semblons enfin progressivement sortir de notre myopie afghane, sans toutefois avoir encore une ouverture grand angle sur les choses.
Sous l' Afghanistan et maintenant le Pakistan, perce en réalité l'Islam qui s'est radicalisé face à ce qui est perçu comme l'impérialisme occidental , de ses valeurs, de son modèle, et de sa puissance militaire.
Le soutien inconditionnel depuis 60 ans des Américains et de leurs alliés à Israël , le mépris de la vie des musulmans lors du récent remake de Guernica à Gaza, sont la source distante de la haine que suscite l'Occident.
La vision arrogante du "bien "et du "mal" que Bush voulait imposer au monde alors qu'il tolérait des régimes ignobles lorsqu'il favorisaient l'Amérique, a participé à la montée de l'hostilité au monde occidental et à ses valeurs prétendument universelles confondues avec matérialisme et exploitation.
Bref, plus nous intervenons directement au nom des valeurs fondamentales de l'Occident que nous avons laissé dévoyer, plus nous suscitons de haine et de résistance. Le reste n'est qu'illusion.
C'est pourquoi, notre rôle à nous Français, devrait être de faire comprendre à nos alliés que la meilleure façon de préserver l'avenir et la stabilité de la région est de nous retirer d'Afghanistan au plus vite , et de laisser aux Afghans et à leurs tribus le soin de régler leurs problèmes, même si les Talibans doivent reprendre le pouvoir. L'Afghanistan appartient aux Afghans.
Nous serions avisés de faire retomber ainsi la pression islamiste au Pakistan dont les confins,
à l'occasion de cette guerre, passent de plus en plus sous le contrôle des groupes extrêmistes.
Poursuivre au contraire dans la voie actuelle, c'est ouvrir tôt ou tard aux islamistes la voie d' Islamabad et de l'arme nucléaire.
En parallèle, nous serions inspirés de convaincre Mr Obama de mettre en demeure Israël de reconnaitre définitivement la Palestine, Etat souverain , de revenir aux frontières de 1967 quitte à trouver un statut spécial pour Jérusalem, de rapatrier tous les colons, d'écarter du gouvernement les partis religieux, en contrepartie de la reconnaissance garantie des pays arabes et de l'Iran, et à peine de couper les subventions du Pentagone à Tsahal.
Pour cela, bien entendu, il faut être entendus de tous, en Afghanistan, au Pakistan, dans les pays arabes comme aux USA et en Israel, ce qui suppose de n'être le vassal de personne ni de se ridiculiser dans des aventures lointaines que nous ne pouvons soutenir.
C'est pourquoi le retour dans l'Otan est une faute.
Une faute que défend pourtant Mr Lelouche expliquant que les conditions depuis 1966 auraient changé.
A l'époque de la guerre froide, dit il, alors que les troupes alliées étaient sur l'Elbe, le risque était d'être immédiatement engagés sans l'avoir décidé.Il en serait autrement selon lui aujourd'hui.
Or il n'apparait nulle part que l'alliance ne soit plus principalement aux ordres des USA . Seuls les théâtres potentiels d'opérations se sont déplacés, tandis que les risques se sont multipliés puisque le monde n'est plus bipolaire.
Dès lors, que se passerait il si l'Otan se trouvait engagée à partir de l'Afghanistan dans des opérations au Pakistan contre une révolution de type iranien et au risque d'une escalade nucléaire ?
Que se passerait il si l'Otan entreprenait demain une action contre l'Iran ou en Géorgie, avec les mêmes risques?
Nous retirerions nous ? Accepterions nous de ranger notre dissuasion aux côtés de l'Otan?
Le peuple français enfin , sur ce sujet fondamental, a t il donné mandat au Président Sarkozy de réintégrer cette organisation supranationale?
Bref, on voit bien que nous sommes en train ruiner notre crédit dans le monde pour quelques sourires de la Maison Blanche, et d'exposer le pays à des conflits ou des risques qui ne sont pas les siens.
Alors , on comprend que Mr Lelouche et beaucoup de ses collègues UMP, qui jouent les godillots du pouvoir, tentent de justifier un abandon supplémentaire du gaullisme en arguant de conditions nouvelles.
Pauvre politique politicienne et pauvre France! Nul doute que quelques uns ne manqueront d'aller à Colombey confesser en silence leur nausée à défaut d'avoir le courage pourtant indispensable de censurer.
A cette aune ci et au train où vont les choses, Messieurs les députés UMP, le jour n'est peut être plus loin où l'on verra l'un des vôtres, emboitant le pas du Président du moment, soutenir que l'Allemagne étant désormais pacifique , démocratique et amie, les conditions ont changé par rapport à 1940, et qu'en conséquence, rien ne s'oppose plus à ce que nous lui cédions l'Alsace Lorraine, voire à ce que nous demandions le rattachement du pays à Berlin pour le bien de la Grande Europe!
Au point où nous en sommes rendus, Messieurs les députés, est ce encore de la science fiction?
Katsumoto
Il s'agirait de rien moins que de tenter de trouver un remède à l'enlisement en Afghanistan et à la destabilisation du Pakistan, puissance nucléaire.
L'ambition, pour louable qu'elle soit, laisse perplexe lorsque l'on observe nos difficultés matérielles pour équiper et soutenir nos soldats sur le terrain. Difficile dans ces conditions de peser sur quoi que ce soit: nous sommes dans la fiction.
Neanmoins nous semblons enfin progressivement sortir de notre myopie afghane, sans toutefois avoir encore une ouverture grand angle sur les choses.
Sous l' Afghanistan et maintenant le Pakistan, perce en réalité l'Islam qui s'est radicalisé face à ce qui est perçu comme l'impérialisme occidental , de ses valeurs, de son modèle, et de sa puissance militaire.
Le soutien inconditionnel depuis 60 ans des Américains et de leurs alliés à Israël , le mépris de la vie des musulmans lors du récent remake de Guernica à Gaza, sont la source distante de la haine que suscite l'Occident.
La vision arrogante du "bien "et du "mal" que Bush voulait imposer au monde alors qu'il tolérait des régimes ignobles lorsqu'il favorisaient l'Amérique, a participé à la montée de l'hostilité au monde occidental et à ses valeurs prétendument universelles confondues avec matérialisme et exploitation.
Bref, plus nous intervenons directement au nom des valeurs fondamentales de l'Occident que nous avons laissé dévoyer, plus nous suscitons de haine et de résistance. Le reste n'est qu'illusion.
C'est pourquoi, notre rôle à nous Français, devrait être de faire comprendre à nos alliés que la meilleure façon de préserver l'avenir et la stabilité de la région est de nous retirer d'Afghanistan au plus vite , et de laisser aux Afghans et à leurs tribus le soin de régler leurs problèmes, même si les Talibans doivent reprendre le pouvoir. L'Afghanistan appartient aux Afghans.
Nous serions avisés de faire retomber ainsi la pression islamiste au Pakistan dont les confins,
à l'occasion de cette guerre, passent de plus en plus sous le contrôle des groupes extrêmistes.
Poursuivre au contraire dans la voie actuelle, c'est ouvrir tôt ou tard aux islamistes la voie d' Islamabad et de l'arme nucléaire.
En parallèle, nous serions inspirés de convaincre Mr Obama de mettre en demeure Israël de reconnaitre définitivement la Palestine, Etat souverain , de revenir aux frontières de 1967 quitte à trouver un statut spécial pour Jérusalem, de rapatrier tous les colons, d'écarter du gouvernement les partis religieux, en contrepartie de la reconnaissance garantie des pays arabes et de l'Iran, et à peine de couper les subventions du Pentagone à Tsahal.
Pour cela, bien entendu, il faut être entendus de tous, en Afghanistan, au Pakistan, dans les pays arabes comme aux USA et en Israel, ce qui suppose de n'être le vassal de personne ni de se ridiculiser dans des aventures lointaines que nous ne pouvons soutenir.
C'est pourquoi le retour dans l'Otan est une faute.
Une faute que défend pourtant Mr Lelouche expliquant que les conditions depuis 1966 auraient changé.
A l'époque de la guerre froide, dit il, alors que les troupes alliées étaient sur l'Elbe, le risque était d'être immédiatement engagés sans l'avoir décidé.Il en serait autrement selon lui aujourd'hui.
Or il n'apparait nulle part que l'alliance ne soit plus principalement aux ordres des USA . Seuls les théâtres potentiels d'opérations se sont déplacés, tandis que les risques se sont multipliés puisque le monde n'est plus bipolaire.
Dès lors, que se passerait il si l'Otan se trouvait engagée à partir de l'Afghanistan dans des opérations au Pakistan contre une révolution de type iranien et au risque d'une escalade nucléaire ?
Que se passerait il si l'Otan entreprenait demain une action contre l'Iran ou en Géorgie, avec les mêmes risques?
Nous retirerions nous ? Accepterions nous de ranger notre dissuasion aux côtés de l'Otan?
Le peuple français enfin , sur ce sujet fondamental, a t il donné mandat au Président Sarkozy de réintégrer cette organisation supranationale?
Bref, on voit bien que nous sommes en train ruiner notre crédit dans le monde pour quelques sourires de la Maison Blanche, et d'exposer le pays à des conflits ou des risques qui ne sont pas les siens.
Alors , on comprend que Mr Lelouche et beaucoup de ses collègues UMP, qui jouent les godillots du pouvoir, tentent de justifier un abandon supplémentaire du gaullisme en arguant de conditions nouvelles.
Pauvre politique politicienne et pauvre France! Nul doute que quelques uns ne manqueront d'aller à Colombey confesser en silence leur nausée à défaut d'avoir le courage pourtant indispensable de censurer.
A cette aune ci et au train où vont les choses, Messieurs les députés UMP, le jour n'est peut être plus loin où l'on verra l'un des vôtres, emboitant le pas du Président du moment, soutenir que l'Allemagne étant désormais pacifique , démocratique et amie, les conditions ont changé par rapport à 1940, et qu'en conséquence, rien ne s'oppose plus à ce que nous lui cédions l'Alsace Lorraine, voire à ce que nous demandions le rattachement du pays à Berlin pour le bien de la Grande Europe!
Au point où nous en sommes rendus, Messieurs les députés, est ce encore de la science fiction?
Katsumoto