Hier, dans la même journée la BCE , voyant dans le marc de café poindre la diabolique inflation, a augmenté son taux d'intérêt 0,25 point, l'euro grimpant largement au dessus d'un change à 1,40 pour un dollar , la France annonçait un déficit du commerce exterieur record de 6,55milliards € en Février, tandis que le Portugal faisait appel à l'Europe pour rembourser ses dettes!
La croissance repartie en Allemagne , avec une industrie à +13% en 2010 tirée par le commerce exterieur largement excédentaire ( 155 milliards euros, 400 000 entreprises exportatrices), des demandes de hausses de salaires portées par des syndicats efficaces ont toujours conduit, avant l'euro déjà, la Bundesbank à serrer la vis des taux d'intérêt quitte à favoriser une réévaluation du Deutschemark peu pénalisante pour des exportations faites de biens d'équipements largement incontournables ou d 'automobiles haut de gamme.
Coté Français l'industrie s'est languie en 2010 ne représentant plus que 14% de la valeur ajoutée du pays, et le commerce extérieur a affiché un déficit record de 55 milliards euros,
Cette même industrie, qui a continué de délocaliser, ne compte plus que 91 000 entreprises exportatrices compte 107000 en 2000....une peau de chagrin, avec son cortège de licenciements!
Acheter plus que l'on ne vend à l'étranger c 'est contribuer négativement à la richesse du pays, c 'est accroitre l'endettement en déséquilibrant la balance des paiments.
Une telle situation, qui est devenue structurelle, a toujours conduit dans le passé le pays à dévaluer la monnaie pour retrouver la compétitivité nécessaire à une industrie bien moins marquée "haut de gamme" que celle de l'Allemagne..
Les USA, la Grande Bretagne, la Suède ne font pas autre chose.
Le problème pour la France est, qu 'ayant remis sa politique monétaire entre les mains de l'euro et de la BCE c 'est à dire de fait entre celles de l'Allemagne, elle ne peut dévaluer...
Le Portugal , dans une situation pire encore ne pouvant non plus aligner sa monnaie, se voit contraint d'imposer une purge au Portugais pour obtenir l'aide de l'Europe....laquelle augmente dans le même temps la pression en faisant monter l'euro et les taux d'intérêts!
On voit bien une fois encore que les faits sont têtus!
L'euro c 'est le Deutschemark, le Deutschemark c 'est la monnaie de l'industrie allemande, certainement pas celle des industries française, portugaise, espagnole, italienne, grecque, irlandaise...
La BCE c'est la Bundesbank, et Trichet n 'a dautre credo que le Deutscheland über Alles!
Bref, après le Portugal, l'Irlande et la Grèce, le jeu de domino touchera l'Espagne et ainsi de suite...
Il faudra bien, aussi surement que le jour succède à la nuit, que la gestion de l'euro soit revue ou...en sortir résolument de cette zone.
La politique monétaire et plus largement l'évolution de l'Union Européenne engagent l 'avenir de la France et des Français beaucoup plus que les programmes strictement nationaux.
C'est dire que tous les projets politiciens qui fleurissent ces jours ne méritent guère d'attention s'ils ne ne sont que des arrangements ne se prononçant pas pour une révision radicale de nos engagements dans la zone euro.
Tout le reste n 'est que poudre aux yeux ou marchés de dupes!
Ni Sarkozy, ni DSK, ni Borloo n'ont sur ces sujets un passé crédible: cette affaire dure depuis 30 ans et n'a été marquée que par la stagnation économique , le chômage, le déclin du pays.
Que les Français s'en souviennent dans un an !
Katsumoto