Nous y voici comme l'attendaient "les marchés" qui comptent bien se "refaire" un peu au passage..
La Grèce ne peut plus honorer ses échéances sans le secours de l'Europe et du FMI et doit emprunter à des taux usuraires sur le marché.
Criblée de dettes la Grèce l'est incontestablement, résultat d'une gestion laxiste des gouvernements successifs, de la fraude fiscale à grande échelle , et d'une économie terrassée par un euro au costume démesuré pour elle.
Si la Grèce avait conservé la drachme que se serait il passé?
Il se serait passé ce qu 'il est toujours advenu en ce pays depuis sa jeune indépendance.
Gestion laxiste certes et inflation, mais croissance, et lorsque les déséquilibres devenaient insupportables pour la balance des paiements, dévaluation de la monnaie accompagnée d'une cure d'austérité.
Les choses rentraient dans l'ordre pour quelque temps, l'élève n'était pas "vertueux", bien que guère moins que les USA, mais il ne mourait pas entrainant toute la société dans la tragédie.
Dans le cas présent, la Grèce, malencontreusement entrée dans la zone euro alors que chacun connaissait ses vicissitudes historiques, a cru s'abriter derriere une monnaie forte que son économie ne pouvait supporter.
La Grèce s'est imaginée pouvoir porter un deutschemark et se meurt d'asphyxie, réduisant au désespoir sa population!
Inflation falsifiée au passage à l'euro qui fit que les prix en drachme devinrent les prix dans la nouvelle monnaie avec pour conséquence immédiate la fuite des touristes , une des principales sources de devises du pays, vers des voisins plus attractifs comme la Turquie.
Si l'on ajoute des exportations en berne à cause de productions devenues trop chères,une consommation intérieure étouffée , il ne reste, ne pouvant ajuster les prix ,donc les échanges, par la monnaie, que l'austérité trop explosive socialement ou l'endettement.... et le mauvais tour est joué!
La Grèce, sauf à devenir un protectorat que sa conscience nationale refusera, sortira de toutes façons, tot ou tard, de la zone euro. Nul ne peut en douter!
Puisse le destin ne pas lui infliger, dans le désarroi, de remettre son désespoir entre les mains de quelques aventuriers!
Reste surtout que la Grèce n'est que le premier domino à tomber, tant les faits économiques sont têtus et se moquent des constructions de l'esprit.
Une monnaie n 'est, et ne peut être, que le reflet d'une économie dont elle doit servir les intérêts.
Aucun des pays du Sud de l'Europe, aucun des pays d'Europe Centrale, et pas même la France ou la Belgique déjà au bord de l'implosion, ne peuvent supporter une monnaie qui n'est autre que le Deutschemark.
Le moment approche de la fin de l'utopie, d'autant que l'Allemagne a inscrit le gel de la dette publique à compter de 2016 dans sa Constitution pour l'Etat Féderal et à partir de 2020 pour les landers, ce qui peut se concevoir dans un pays dont la population va diminuer.
Ce ne sera pas possible en revanche dans un pays à la démographie dynamique comme la France.
Les divergences naturelles, structurelles, culturelles nationales prendront leur revanche d'autant plus violemment qu'elles auront été longtemps ignorées.
Alors plutot que subir l'effondrement de la zone euro , ayons le courage de la réformer ou d 'en organiser la fin à froid!
Mais il y faut du courage, et particulièrement celui d'affronter l'Allemagne!
Ce devrait être le rôle de la France, dans l'amitié certes mais aussi dans la fermeté, avec l'appui du reste de l'Europe!
Katsumoto