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6 avril 2009 1 06 /04 /avril /2009 18:40

Deux réunions des grands de ce monde ont donc monopolisé l’attention  en ce début de printemps.

 

Le G20 d’abord qui, pour la première fois associait, les nouvelles puissances aux anciennes pour trouver les moyens de sortir d’une récession aux effets mondiaux  et interdire qu’à l’avenir les mêmes causes produisent les mêmes effets.

 

L’entrée en scène des nouvelles puissances d’Asie, du Moyen Orient, d’Amérique du Sud et d’Afrique est une preuve indéniable de réalisme de la part des anciens mondes d’Europe et d’Amérique et une source d’espoir pour l’avenir.

 

Chacun prend donc acte que la gestion des affaires  ne peut ignorer la Chine, l’Inde, le Brésil, les Emirats, et bien d’autres, et que sans partage des décisions il ne peut y avoir que confrontation.

 

Ainsi en va t il de toutes choses humaines !

 

Ensuite, le renforcement des moyens du FMI peut permettre d’apporter assistance aux pays que la banqueroute menace, si toutefois ses experts acceptent d’abandonner les théories libérales qui ont contribué à ruiner un peu plus l ’Afrique ou l’Amérique du Sud.

 

Enfin le principe accepté d’une régulation des marchés financiers en même temps que d’un assainissement des paradis fiscaux va dans le bon sens.

 

Le succès médiatique qui s’en est suivi, sera t il pour autant suivi d’effets ?

 

Un certain nombre d’observations doivent inciter à la vigilance.

 

Et d’abord en Europe qui ,en tant qu’institution fut la grande absente, ce que nul ne saurait vraiment regretter.

 

Car enfin, parmi les paradis fiscaux plus ou moins fréquentables sont  cités la Belgique, pourtant siège de l’Europe institutionnelle, et le Grand Duché dont le premier ministre est si influent dans les instances communautaires,  sans parler de l’Autriche , et de quelques autres états croupions européens à vocation purement  fiscale.

 

L’Europe bruxelloise si sourcilleuse sur des règles de concurrence qu’elle accepte de voir  détournées  par les magouilles fiscales de tel ou tel, peut elle défaire demain ce qu’elle a protégé hier ?

 

La question se pose de la même façon sur les changes.

 

Va t elle demain s’opposer aux protectionnisme des autres, de tous ceux qui manipulent leurs monnaies pour stimuler leurs économies à nos dépends : Grande Bretagne, Danemark, Pologne pour l’UE, Chine, USA, Japon, Inde ?

 

Est ce possible alors que la BCE vient  chichement, en pleine récession,d’ abaisser d’un quart de point son taux d’intérêt référent , maintenant un coût de l’argent très supérieur à celui des USA, du Japon, de la Grande Bretagne ?

 

En réalité, les changements nécessaires ne se feront une fois de plus sur ce continent que  par l’accord des grands pays, et en particulier par la volonté de la France et de l’Allemagne.

 

Il en va évidemment de même hors d’Europe.

 

Qui peut croire que la Chine ait la volonté d’agir quand les USA ont besoin de ses surplus en dollars , quand elle poursuit l’affaiblissement du Yuan, et quand ni Hong Kong, ni Macao ne sont inclus dans les paradis fiscaux ?

Non, la Chine a un dessein de leadership mondial, revanche d’un siècle d’ humiliations passées,  qu’elle n’abandonnera sous aucun prétexte.

 

Qui peut croire qu’aux USA mêmes, les forces qui ont profité de la cavalerie de ces dernières décennies , du règne du pétrole et du dollar,  sont défaites au point de céder le terrain à la réforme d’un  capitalisme qui a fait leur richesse et leur puissance ?

Non, ces forces sont déjà entrées en résistance et attendent, tapies dans les centres de décision  de ce grand pays, que le charme des Obama s’émousse , vacille et finalement s’épuise.

 

L’Histoire ne se fait qu’exceptionnellement en un jour .

 

 Le G20 était indispensable pour redonner la confiance au monde : il ne peut transcender d’un coup  l’histoire, la culture, les ambitions et les forces antagonistes.

 

Il n’en va évidemment pas de même de l’Otan qui est apparu pour ce qu’elle était : une alliance militaire du passé survivant à la disparition de la menace soviétique pour servir les intérêts d’une Amérique qui n’accepte pas , à l’instar de tous les empires, de voir son rayonnement décliner.

 

Derrière les amabilités et les sourires d’Obama, il y a toujours Oncle Sam, certes un peu moins Big Brother que du temps du petit Bush.

 

Prenons en pour preuve ce souhait insistant d’Obama, qui connaît pourtant sa géographie,  de voir la Turquie entrer dans une Europe qui se confondrait avec l’Otan.

Ceci en dit long sur sa vision de l’Europe qui fait mine de se rêver ici ou là alliée majeure et respectée, partenaire indépendante de l’Amérique.

 

Certes nous sommes alliés des USA, et nul ne saurait raisonnablement discuter cela.

 

Mais il eut été heureux que notre Président , à l’ego flatté par le leadership dont le gratifie Obama, dise tout net à son cousin Barack que l’Europe a déjà l’Angleterre et lui fait volontiers cadeau de la Turquie.

 

Le fit il ?

 

De même lui expliqua t il que si les superpuissances nucléaires sont totalement en droit de réduire leur gigantesque arsenal comme le souhaite Obama, celui très modeste de la France restera en tout état de cause en dehors du débat ?


Le fit il ?

 

On voit bien que sous les lauriers tressés pour séduire , pointent les épines auxquelles risquent de s’accrocher demain les illusions.

 

Mais ne savons nous pas déjà qui sont les illusionnistes?
 

Katsumoto

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  • Diplômé EM Lyon, MBA York, 30 ans de carrière internationale en Europe, Asie, Amériques, comme cadre dirigeant /directeur général  dans des multinationales ou des PMI .
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