2015 aura été pour notre pays une sombre période de son Histoire, payée du prix du sang ici et à l’extérieur, la plupart du temps par une jeunesse déjà largement éprouvée dans une société qui n’offre plus depuis longtemps à ses enfants les perspectives qu’elle leur doit .
2015 aura été l’année où les contradictions de cette société, sans mémoire et sans ambition, flétrie sous ses bourrelets corporatistes et communautaires, se seront manifestées dans une violence croissante qu’un Etat hypertrophié mais velléitaire ne contrôle presque plus.
Le terrorisme ,commandé de l’extérieur certes, se nourrit à l’intérieur du refus des héritiers de 68 d’assimiler les minorités au nom d’un « vivre ensemble » tout droit issu de l’Internationale et de leur haine de la Nation , de l’incapacité des élites de la décadence de tous bords à rassembler le pays autour d’une grande ambition pour la France seule cause fédératrice des intérêts particuliers, de l’échec de dirigeants issus de la fonction publique à comprendre le monde nouveau et à favoriser la croissance pour que chacun trouve sa place dans notre France .
Rien de véritablement nouveau si ce n’est de plus dramatique , puisque le lecteur de ces lignes, pourra se reporter à ce que j’écrivais ici pour les vœux de 2014 sous le titre « France 2014 : le redressement sera moral ou ne sera pas ! »
Comment prétendre en ce début 2016, qu’ il y aurait redressement moral quand le pays terrorisé par quelques criminels illuminés, mis en coupe réglée par l’impôt et les dettes des autres, soumis à l’étranger et aux intérêts organisés, livré au laxisme de l’Education et de la Justice, tente pour les uns de survivre dans l’assistanat et pour les autres de faire front quelque temps encore avant , peut-être, de rejoindre les premiers ou de fuir ?
Si la roue qui entraine la France de plus en plus vite vers les abimes n’est pas arrêtée bientôt, alors nul doute que viendra le temps d’épreuves encore plus tragiques dont on voit bien qu’ elles conduiraient à l’effondrement voire à l’affrontement sanglant.
Comment donc arrêter avant le précipice cette course entamée voici 40 ans ?
Par le redressement moral qui commande évidemment l’action !
Car sans redressement moral, sans volonté de changer tout ce qui doit l’être dans l’intérêt supérieur du pays et sans ambition de faire en sorte que la France redevienne ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être, comment demander à chacun de faire là où il se trouve ce qu’il convient sans compter sur l’assistanat, de se comporter en citoyen plus exigeant envers lui-même qu’envers la collectivité, de se voir en Marie Louise, en grognard ou en général d’une économie qui doit repartir à la conquête d’un monde ouvert mais mouvant ?
On voit bien que tout ceci s’oppose frontalement à l’idéologie post soixante nuitarde pourfendue enfin, mais un peu tardivement pour France Rebelle, par quelques auteurs à la mode.
Qu’était donc l’idéologie 68 , au-delà du happening d’une jeunesse comblée, sinon la jouissance sans frein transposée du sexe à la société, le laxisme en tout avec le pathétique « il est interdit d’interdire » qui fit les enfants rois puis la justice laxiste et son cortège de délinquants, le refus de l’effort qui fit du baccalauréat un torchon dévalorisé et des 35H une arme anti croissance, le rejet de la Nation au profit des balivernes internationalistes trotskistes pour les uns, fédéralistes européennes pour les autres qui conduisirent à la soumission ?
Inutile de rappeler à ces « bouffons » dont beaucoup hantent encore les allées du pouvoir actuel , que leurs maitres à penser d’alors , Mao ou Guevara via Castro, avaient une pratique de l’Etat très différente de celle de leurs phantasmes juvéniles qui semblent ressurgir parfois aussi incongrus que des poussées d’acné chez les vieux qu’ils sont devenus !
Hé bien c’est au contrepied de tout cela qu’il faut s’atteler, hardiment, fermement, sans compromis, à chaque instant du cycle de vie de chacun de nous.
Aux parents d’éduquer leurs enfants c’est-à-dire de leur apprendre à vivre en famille puis en société, avec les valeurs qui sont celles de la France, avec un esprit curieux et ouvert, mais conscient des limites que personne ne saurait transgresser.
A l’Education Nationale non pas d’éduquer mais d’instruire, d’enseigner la langue française qui doit être maitrisée pour comprendre et raisonner , de calculer pour appréhender et analyser, d’enseigner l’Histoire de France et du Monde ainsi que la géographie pour offrir des racines partagées et apprendre à aimer notre pays, d’éveiller les esprits aux grands courants de pensée pour nourrir des têtes bien faites, d’enseigner les sciences pour préparer demain, d’étudier les droits et devoirs du citoyen sans affranchir les maitres de leur autorité.
A un Service National court ensuite, lorsque s’achève l’adolescence de parfaire le mixage des jeunes gens afin de ressouder la société autour de missions d’intérêt collectif, de veiller à leur adhésion à la Nation et à ce qu’elle représente, sans négliger d’identifier ceux qui auraient besoin d’un effort d’insertion supplémentaire.
A l’Etat de se réformer en se recentrant sur ses fonctions régaliennes afin que la société enfin respire et que l’assistanat face place à la citoyenneté responsable et entreprenante.
Comment , notamment, espérer relancer la croissance et celle des emplois quand une entreprise qui gagne 100 après avoir assumé risques et travail, ne garde au mieux que 34 pour ceux qui l’ont créée , investissent leurs deniers et leur vie, quand ailleurs en Europe même ce peut être 60 ?
La dépense publique qui représente 57% du PIB annuel doit être en 7 ans ramenée à 46% , soit l’équivalent de l’Allemagne afin de baisser les impôts et de rendre à la France la compétitivité perdue . Les Allemands ne semblant pas accablés par la misère, les Français devraient pouvoir s’en accommoder !
Pour cela il faut s’affranchir du totem de Maastricht pour accepter deux ans de déficits publics plus forts gagés sur une réduction des dépenses publiques inspirée par les rapports de la Cour des Comptes sans se préoccuper outre mesure des résistances corporatistes.
Il convient aussi de rééquilibrer les chapitres de dépenses, avec transfert de ressources vers la Défense
qui n’ a plus les moyens à la hauteur des menaces croissantes partout , vers la Justice qui devra s’appuyer sur le rétablissement de la peine de mort pour des crimes comme le terrorisme, vers la Santé du fait d’une population vieillissante.
La contrepartie c’est d’un côté de retrouver une croissance de l’ordre de 3% par an afin de réduire de 50% le nombre de chômeurs, de favoriser l’insertion de la jeunesse toutes origines confondues, de retrouver nos grands équilibres financiers, de l’autre de rétablir l’ordre et la sécurité.
Dans cet environnement en voie d’assainissement, il faudra alors substituer à l’assistanat et à la passivité, la responsabilité et la participation .
De tout cela provient qu’il faut un pouvoir fort et résolu doté. Pour être fort le mandat présidentiel devra être porté à 7 ans sans possibilité de réélection comme cela a été décrit dans notre « Manifeste pour le Renouveau » d octobre 2012.
Pour être résolu, la « parité » privé /public devra s’imposer comme une exigence nouvelle.
Dès lors, les ministres des Finances et de l’Economie, du Travail, de l’Education Nationale, de la Recherche seraient obligatoirement des femmes et des hommes ayant réussi dans le privé.
De même , la parité public/privé devrait être encouragée à l’Assemblée Nationale.
Bien entendu, ce sauvetage de la France n’ira pas sans affrontement avec tout ce qui s’est construit sur l’idéologie de 68. Il faut donc s’y préparer résolument tout en conduisant habilement le changement qui doit aboutir à son éradication pacifique mais définitive.
Comme toujours lorsque la France vacille , seul un homme ou une femme au caractère trempé peut rassembler les ardeurs nécessaires.
Cette personnalité ne peut évidemment pas être issue des rangs des partis du système , de gauche ou de droite, précisément parce qu’à des titres divers elles sont issues de cette idéologie du laisser-aller et du refus de l’effort par conviction ou par lâcheté.
Ainsi l’un tente de s’acheter avec 2 milliards € de dépenses publiques un baisse factice du chômage dans le seul but de se présenter à sa propre succession en 2017 : la petitesse de la manœuvre grossière le dispute à l’abus de biens sociaux, et le Conseil Constitutionnel serait avisé de compter cela dans les futures dépenses de campagne du Président sortant.
L’autre nous concocte un livre destiné à nous convaincre qu’un déplorable « ex » hier peut devenir un remarquable prétendant demain !!
Ailleurs il reste le Front National qui prospère sur le rejet des précédents, mais porte un programme économique aussi obsolète que celui du parti communiste ce qui ne suffirait pas à l’écarter du pouvoir si les partis du système ne s’étaient accordés sur une sorte de syndicat « Républicain » de protection des intérêts des copains et coquins .
Des lors, comme observé aux élections régionales, il est clair que , sauf cataclysme, la famille Le Pen n’est pas prête de parvenir au pouvoir et servira , au contraire, de rempart à ceux dont elle convoite la place.
Les Français qui persisteraient à la soutenir feront donc le jeu de la médiocrité et du déclin avec PS et Républicains.
Le changement ne peut donc venir que d’ailleurs, et ce pourrait être des gaullistes rassemblés plus largement autour d’un Debout la France conquérant.
Evidemment cela suppose que le mouvement gaulliste n’apparaisse pas « comme le Front National sans le racisme » mais bien comme l’unique autre voie tout aussi résolue mais,beaucoup plus crédible, c’est-à-dire comme la seule réelle menace capable de renverser le système.
Nous en avons depuis longtemps l’intuition à France Rebelle, et le temps qui passe, les épreuves que traverse la France, les résultats électoraux qui ponctuent l’actualité nous donnent régulièrement raison.
Le temps est venu que les gaullistes s’affranchissent des prudences, des modérations de l’hésitation, des demi choix comme des demi mesures qui ne seraient que le signe de la faiblesse , et feraient du Front National l’unique secours pour la France des patriotes qui désespèrent
De Gaulle ne s’est pas installé à Genève mais à Londres, ne s’est pas ému de sa condamnation par tout ce que la France avait et conserve de vichyste, n’a pas sollicité les intérêts organisés pour mettre en place le plan Rueff de redressement, n’ a pas composé avec les putschistes pour protéger la République, n’ a pas signé les accords d’Evian avant de gagner la bataille d’Alger, n’a pas soutenu les grands projets industriels avant d’en donner les moyens à l’Etat, n ‘a pas cédé aux factieux de tous bords en 68, ni aux apôtres du déclin tranquille en 69 !
Car De Gaulle savait qu’entre l’idéologie du déclin et celle de la France millénaire, le combat sans merci était la seule cause qui vaille tant elle épouse celle de l’Homme et celle de la France que regarde le Monde.
Vision claire du cap , fermeté par tous temps des convictions sans pudeurs coupables, compétence et action résolue des équipages , voici les conditions de la bataille idéologique a gagner !
Et voilà nos vœux pour la France et pour les gaullistes en 2016
Roger Franchino