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22 août 2011 1 22 /08 /août /2011 20:49

Il aura donc fallu 6 mois d’intervention de l’Otan et de soutien de toutes sortes aux « rebelles » pour qu’enfin les insurgés pénètrent dans Tripoli et que le régime de Kadhafi soit sur le point d’être balayé.

Que les Lybiens puissent enfin espérer vivre un monde meilleur, des perspectives démocratiques, c’est une excellente chose , un espoir pour tous les opprimés notamment syriens, et une sécurité de ce côté de la Méditerranée.

Pour autant, six mois pour venir à bout des forces d’un dictateur d’un petit pays de 7 millions d’ habitants, et pour cela devoir s’appuyer sur l’Otan, doit nous amener à nous interroger sur les objectifs de la France, sur sa stratégie, et sur ses moyens.

Pour les premiers il est clair que nous sommes dans la plus grande confusion puisque  enfermés dans notre tropisme européen et atlantique , nous n’avons plus de clairs objectifs en tant que puissance indépendante.

De là ont découlé l’alignement sur les USA dans leur désastreuse aventure en Afghanistan, tout comme le retour inutile dans l’Otan .

De là découle notre alignement sur l’Allemagne puissance économique dominante dans une Europe  libérale dont la fédéralisation en préparation n’a d’autre objet  que  de créer un pendant économique à l’Otan.

Cette absence d’objectifs  en tant que Nation indépendante nous  conduit inévitablement à une stratégie de supplétifs : nous ne sommes plus prêts à agir de manière autonome ni dans notre ancien pré-carré en Afrique, ni à nos propres frontières comme on l’a constaté en Lybie, ni demain sur notre propre territoire comme nous y conduirait la ridicule « règle d’or ».

En peut-il être autrement d’ailleurs, puisque nous ne semblons plus en avoir les moyens militaires à force de rogner les budgets  de la Défense et de les disperser pour des causes qui ne sont pas les nôtres ?

La langueur des opérations lybiennes en attestent.

Nous répétons ici, quoiqu’en diront les chroniqueurs du système qui chanteront les louanges du pouvoir, que  la France, si elle est encore ce qu'elle prétend, aurait dû organiser une frappe massive, surprise et chirurgicale sans délai en Mars dernier éventuellement avec les Britanniques, puis  armer et conseiller les rebelles non islamistes.

Faut il rappeler qu’Israël, en quelques heures le 5  Juin 1967, a détruit 300 des 340 avions égyptiens…La Lybie n 'en avait pas le tiers !

Agir fermement et rapidement, c’était permettre d'aboutir vite et rétablir notre crédibilité en Afrique et au-delà puisque personne parmi les grands, au delà des protestations d'usage, ne s'en serait formalisé évidemment.  

S’enferrer dans des arguties sans fin avec l’Onu et l’UE alors que la morale était de notre côté, puis dans de laborieuses sorties aériennes  en mol appui  de « rebelles » dont une bonne part ne sont pas nos amis , c’était  n’apparaitre que comme un auxiliaire au poids militaire douteux et à l'influence politique limitée.

Tant mieux si finalement nous échappons à un enlisement qui menaçait, mais l 'après Kadhafi nous rappellera inévitablement la voie que nous avons choisie.

Déjà  dans les discussions sur l’avenir, certaines rumeurs disent que le CNT, semble privilégier Washington et Londres en termes de contrats pétroliers…

Déjà le poids des islamistes dans le gouvernement national de transition pose la question de notre influence réelle et surtout  celle de la clarté des objectifs poursuivis.


Mais voilà … la réalité est que nous n' avons pu réunir qu' une quarantaine d’avions, quelques hélicoptères, et mobiliser une courte période  notre seul porte avion  incapable au demeurant  de rester en opérations de façon prolongée…

La vérité est que ces moyens étaient évidemment insuffisants pour agir seuls, et c’est cette vérité qui a été travestie par l’action diplomatique auprès de l’ONU, l’UE et l’OTAN et qui a failli être fatale  aux insurgés de Benghazi compte tenu des atermoiements des uns et des autres.

C’est cette perte d’autonomie, ce déclin de nos moyens donc de notre degré de liberté que cachent les responsables du parti du renoncement  au pouvoir depuis 40 ans.

Et c'est cette  conséquence de leur renoncement, d 'ailleurs bien plus large, qui devrait nous amener à recentrer notre politique sur des objectifs réalistes, bannissant toutes les gesticulations  qui, en prétendant beaucoup en paroles mais en cèdant  plus encore en actes, sont devenues sujets de railleries dans le monde entier, à commencer par l'Europe.  

C’est cela qu’il faut retenir dans l’immédiat puisque c’est cela qui fait question pour l’avenir du pays.


Certes nous participerons aux discussions du côté des « alliés » après la chute de Kadhafi, et peut être même tenterons nous d'aider à ce que la Lybie de demain ne tombe pas dans des mains indésirables et ne nous oublie pas.

De cela dépendra évidemment que la victoire de la coalition ne soit pas une victoire à la Pyrrhus.

Mais cette victoire n ‘est  qu’une victoire par procuration pour la France…et il en sera désormais ainsi tant que nous n’aurons pas décidé de  retrouver notre indépendance, de nous recentrer de manière  active sur nos zones d’influence stratégiques que sont l’Europe et l’Afrique et de nous en donner les moyens suffisants.


Là est la réalité des choses dans le monde tel qu'il est: le reste n 'est qu 'apparence ou nostalgie d'un passé  que le parti du renoncement a contribué à enterrer.


Katsumoto

 

 

 

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  • Diplômé EM Lyon, MBA York, 30 ans de carrière internationale en Europe, Asie, Amériques, comme cadre dirigeant /directeur général  dans des multinationales ou des PMI .
Président Club de pensée France Rebelle
  • Diplômé EM Lyon, MBA York, 30 ans de carrière internationale en Europe, Asie, Amériques, comme cadre dirigeant /directeur général dans des multinationales ou des PMI . Président Club de pensée France Rebelle

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