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3 février 2013 7 03 /02 /février /2013 23:55

En trois semaines, les islamistes et leurs acolytes trafiquants ont été stoppés, puis chassés  sans coup férir des villes du Nord Mali par les troupes françaises et l’armée malienne.

 Mis en échec les djihadistes qui ont refusé le combat n’ont cependant pas été anéantis.

Le plus périlleux reste donc  à accomplir puisqu‘il va falloir les traquer dans les montagnes, les défilés, les oueds.Le plus difficile aussi car la victoire ne s’obtiendra et ne perdurera que par le ralliement des tribus du Nord, Touaregs et autres, seules capables de tenir le terrain et d’assurer la paix dans un Mali réuni.

 

La France a agi avec détermination, fut ce tardivement, et le résultat opérationnel est là.

Ce faisant, elle a retrouvé en Afrique un peu du crédit érodé par les hésitations, les compromissions, les renoncements passés au nom d’une mauvaise conscience naïve qui montrait du doigt la Françafrique sans apercevoir la Chinafrique.Enfin, elle semble  reconnaitre que l’Afrique, pour toutes sortes de raisons déjà défendues ici, doit être au cœur de sa politique extérieure.

Tant mieux donc, si là aussi un aggiornamento de nos choix est en cours !

 

Mais derrière l’espoir, il nous revient aussi de ne pas sombrer dans l’illusion.

 

L’illusion de la puissance d’abord, car nous n’avons pas affronté une armée, mais des bandes de terroristes ou de voyous bien équipées mais sans blindés ni aviation.

Cette expédition montre, après la Lybie, que nous ne disposons pas des moyens de transport pour projeter, seuls, 3000 soldats  à quelques heures de chez nous, tout comme elle met en évidence que nous dépendons des satellites et des drones américains pour le renseignement.

Ceci sans compter que beaucoup des matériels utilisés sont usés par plus de 40 ans de loyaux services comme les Transal ou les VAB que l’auteur de ces lignes a connu lorsqu’il était sous les drapeaux !

 

De là provient en premier que le Mali, après la Lybie, doit nous alerter sur le délabrement de nos armées,  sur l’incapacité de notre Défense à assurer de manière autonome la protection des intérêts du pays, donc sur les risques qui pèsent  sur notre souveraineté et notre sécurité.

Le budget des armées, loin d’être réduit, doit être « sanctuarisé » et c’est un impératif catégorique !

 

En second, la présence de bases au Tchad et en Côte d’Ivoire ayant joué un rôle de premier plan dans le déploiement de nos forces, il faut tourner le dos aux replis d’Afrique entrepris par les gouvernements antérieurs tout à leurs économies et à leurs utopies européennes.

Les alliances avec les pays Africains francophone doivent être renforcées et il est temps de proposer à l’Algérie un traité de l’Elysée qui, à l’instar de celui qui fut signé entre De Gaulle et Adenauer pour les « ennemis héréditaires », scelle avec le Sud de la Méditerranée la paix des cœurs et des mémoires et dessine une coopération étroite.

 

En troisième, chacun a pu observer l’absence de l’Europe dès lors que les demandes ne proviennent pas de l’Otan. C’est pourtant  pure évidence car  nos intérêts en Afrique ne se confondent pas avec ceux de l’Allemagne, de la Pologne, de la Finlande, ou du Luxembourg !

Quelqu’un a-t-il même évoqué la Force d’Action Rapide franco-allemande ? D’ailleurs, qui s'en  souvient  ?

L’Europe n’a cure des gémissements des orphelins de Mr  Sarkozy ou de Cohn Bendit qui  voudraient que le Président actuel  fasse  le siège des capitales européennes pour quémander quelques gardes suisses !

En vérité, si nous avions été noyés dans leur Europe fédérale prétendument salvatrice, dominée comme elle l’est par l’Allemagne, les djihadistes seraient à Bamako, les femmes porteraient la burka, les hommes se feraient couper les mains, l’Afrique francophone sombrerait dans les guerres civiles, l’immigration déferlerait, et nos frontières sud seraient bientôt sous la menace. Voilà la réalité !

Qui ne voit que cette divergence d’intérêts géopolitique ne fait qu'illustrer celle de nos intérêts économiques ?

Comment  en effet équiper nos armées et consentir au « pacte de stabilité » ? Comment défendre nos entreprises en Afrique  face à la Chine avec un euro toujours plus cher, « trop cher peut être »  comme vient de le marmonner  Mr Moscovici de peur de se faire sermonner par Mr Schauble ?

 

Pour que l’espoir se transforme en renouveau, nul ne peut se soustraire à la réalité des choses.

Tout se tient, et sans cohérence des choix, nous nous condamnons à l’illusion.

C’est vrai pour le Mali, est  plus  encore pour la France.

 

Roger Franchino

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  • Roger Franchino
  • Diplômé EM Lyon, MBA York, 30 ans de carrière internationale en Europe, Asie, Amériques, comme cadre dirigeant /directeur général  dans des multinationales ou des PMI .
Président Club de pensée France Rebelle
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